Sur 100 hommes, seuls douze ont survécu, rapporte un soldat russe dans un message vidéo récent sur les combats acharnés qui ont eu lieu dans la région de Kharkiv. Le vent a visiblement tourné pour l'armée du Kremlin.
En mai encore, l'Occident suivait la situation avec inquiétude. La Russie avait lancé une opération terrestre massive. Selon le ministère de la Défense à Kiev, les forces russes tentent désormais de percer les lignes de défense ukrainiennes à l'aide de véhicules blindés.
L'ennemi a d'abord progressé rapidement, s'emparant de nombreux villages autour de Kharkiv et pénétrant notamment dans la périphérie de la petite ville de Vovtchansk. Mais l'Ukraine est parvenue à mettre un terme à cette offensive.
Les troupes auraient entre-temps effectivement réussi à stopper en grande partie l'incursion russe, selon l'expert militaire Ralph Thiele. Lors d'un précédent entretien avec watson, il avait affirmé que Kiev rendait coup pour coup aux Russes de l'autre côté de la frontière.
Des «coups» que raconte un soldat russe depuis Vovtchansk.
Dans sa vidéo, le soldat Anton Andreïev rapporte que la Russie est loin d'avoir pris Vovtchansk. La séquence de près de quatre minutes a d'abord été publiée par la chaîne russe Astra, puis vérifiée par The Guardian.
Le Russe y dresse un tableau sombre de la situation, qu'il décrit comme «catastrophique»:
Depuis, son unité aurait été radicalement et littéralement décimée. Sur 100 soldats, seuls douze seraient encore en vie. Tous ont été pris sous le feu des Ukrainiens et des attaques de drones à Vovtchansk. Selon le quotidien Frankfurter Rundschau (FR), la ville fait partie de l'objectif principal des avancées russes - alors qu'elle ne devait servir que d'escale.
Toujours selon le FR, des blogueurs militaires affirment qu'un grand groupe de soldats a été coupé du reste et encerclé par des Ukrainiens. La chaîne n-tv parle d'environ 400 hommes. Des tentatives pour les libérer échoueraient depuis plusieurs jours.
“I don't know whether or not I will get out of here, but at least to honor the memory of those who died as meat here because of certain personalities.”
— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) June 3, 2024
Anton Andreyev, a contract soldier of the Russian Armed Forces from the 5th company of the 1009th regiment, told ASTRA about… pic.twitter.com/OmBiy3uPmD
Pour les commandants russes, il ne reste apparemment que la fuite en avant: ils poussent leurs soldats à continuer leur progression - sans se soucier des pertes. «En avant, en avant, ne restez pas assis, occupez la scierie, occupez les tranchées», imite Andreïev.
Le manque de matériel n'est évidemment pas sans conséquence:
«Je ne sais pas si je vais m'en sortir, mais il fallait que je témoigne pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts ici comme de la chair à canon à cause de certaines personnes», poursuit le soldat.
Depuis le début du conflit, la Russie est connue pour sa tactique du «hachoir». Le Kremlin sacrifie inexorablement des vies en tentant de conquérir le pays voisin. Des Russes qui y laissent leur peau, parfois pour un gain de territoire minuscule.
(Traduit par Valentine Zenker)