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Guerre contre l'Ukraine

L'Ukraine craint une vaste offensive russe d'ici l'été

In this photo taken from video and released by Russian Defense Ministry Press Service on Thursday, Feb. 8, 2024, a rocket is fired from the Russian army's TOS-1 thermobaric system at an undisclos ...
Un lance-roquettes russe en action.Keystone

L'Ukraine craint une vaste avancée russe cet été

Les évaluations formulées par les dirigeants ukrainiens sont de plus en plus sombres. Alors que l'aide occidentale se fait désirer et que les soldats doivent rationner les munitions, Kiev craint que ses défenses ne puissent pas tenir.
04.03.2024, 06:0604.03.2024, 18:39
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Le pessimisme semble gagner les autorités ukrainiennes. Si celles-ci reconnaissent publiquement que la situation sur le terrain est difficile et ne cessent de solliciter l'aide des alliés occidentaux, le récit officiel est toujours resté déterminé.

A l'interne, l'ambiance serait différente. Les évaluations formulées par les dirigeants ukrainiens sont «de plus en plus sombres», affirme dans Bloomberg une personne proche du dossier. Concrètement, Kiev estime que la Russie risque de réaliser des avancées majeures d'ici l'été.

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Deux scénarios sont évoqués. Soit les forces russes décident de poursuivre leur avancée actuelle, de manière lente et progressive, soit elles optent pour une attaque plus importante, qui pourrait être lancée l'été prochain. Dans ce dernier cas, Moscou risque de percer les défenses ukrainiennes, craint-on à Kiev.

Il faut dire que le pays est actuellement en très mauvaise posture. Non seulement sa contre-offensive estivale n'a pas permis de libérer de larges pans de territoire, comme Kiev l'espérait, mais les maigres succès remportés lors de l'opération ont été largement annulés. Le village de Robotyne, situé à proximité de la première ligne de défense russe et libéré après d'intenses combats, est par exemple retombé aux mains de Moscou.

Le 17 février dernier, la Russie s'est emparée de la ville d'Avdiivka après une bataille longue et féroce. En se retirant précipitamment de leurs positions, les Ukrainiens ont laissé derrière eux de nombreux soldats, tués ou faits prisonniers par leurs adversaires. Lesquels n'ont aucune intention de s'arrêter là, et ont déjà mis la main sur plusieurs villages dans les alentours.

Les défenses de Kiev pourraient ne pas tenir

«Les forces russes tentent d'exploiter les opportunités tactiques offertes par la prise d'Avdiivka et mènent actuellement des opérations offensives à un rythme élevé», rapportait la semaine dernière le centre de réflexion «Institute for the Study of War» (ISW). Ce faisant, les Russes veulent avancer aussi loin que possible dans la région avant que les Ukrainiens n'établissent de nouvelles lignes défensives.

Cela est tout sauf évident. La chute d'Avdiivka et des villages voisins alimente les craintes que les défenses de Kiev ne puissent pas tenir, souligne Bloomberg. Le pays est en effet confronté à un problème de taille: alors que les Russes poussent dans plusieurs directions, les munitions se font rares, et les Ukrainiens sont contraints de rationner les obus.

Le problème n'est pas nouveau. En octobre dernier déjà, on estimait que l'Ukraine tirait 6000 obus par jour, contre 10 000 à 15 000 pour la Russie. Le problème ne s'est pas arrangé depuis, bien au contraire.

Nombre d'obus par jour tirés en automne 2023

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Aide bloquée au Congrès

Certains alliés, guidés par la République tchèque, ont récemment affirmé vouloir acheter jusqu'à 800 000 obus d'artillerie hors d'Europe pour les donner à l'Ukraine. Lundi dernier, le président français Emmanuel Macron a annoncé la création d'une «coalition pour les frappes dans la profondeur», afin de fournir à Kiev des «missiles et bombes de moyenne et longue portée».

Mais dans les faits, la réponse occidentale peine à se concrétiser. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que son pays n'avait reçu que 30% du million d’obus que l’Union européenne avait promis à Kiev dans le cadre d'un précédent paquet d'aide militaire.

La situation n'est pas meilleure outre-Atlantique, où une aide militaire de 61 milliards de dollars ne parvient toujours pas à être validée. La Chambre des représentants, à majorité républicaine, bloque le soutien pour des raisons politiques. Une potentielle élection de Donald Trump cet automne rendra les choses encore plus compliquées pour les Ukrainiens, largement tributaires des équipements américains.

Pénurie d'hommes

Dernièrement, une autre pénurie menace les forces ukrainiennes: les soldats. Dimanche dernier, Volodymyr Zelensky a annoncé que 31 000 militaires avaient été tués depuis le début de l'invasion, mais, selon des estimations américaines, le nombre de morts avoisine plutôt les 70 000 unités.

En novembre dernier, les autorités militaires ukrainiennes reconnaissaient le problème et annonçaient des réformes visant à augmenter les effectifs de l'armée. Une tâche tout sauf facile, d'autant plus que, «par rapport à l'Ukraine, la Russie dispose de près de trois fois plus de ressources humaines mobilisables», affirmait le général Valeri Zaloujny, alors chef de l'armée.

De nouveaux soldats seront pourtant indispensables pour Kiev, qui espère tenir le coup jusqu'au second semestre 2024. A ce moment, le pays devrait recevoir les avions de combat F-16 promis par les Occidentaux, et la situation sur le front des munitions devrait s'améliorer. Cela permettrait à l'Ukraine de planifier une éventuelle contre-offensive en 2025.

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Video: watson
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