Vladimir Poutine a reproché aux Etats-Unis de chercher à «déstabiliser» le monde, invoquant aussi la récente visite à Taïwan de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi:
Le dirigeant russe a également dénoncé une «démonstration insolente de leur manque de respect envers la souveraineté des autres pays et leurs obligations internationales».
Cette accusation survient au moment où des bases militaires russes dans la péninsule de Crimée annexée par la Russie en 2014, qui sert de base arrière logistique aux forces russes, sont frappées par des incendies.
Mardi, un incendie vers 3h15 (5 heures, heure suisse) a provoqué une explosion de munitions dans une base du district de Djankoï (nord), selon le ministère russe de la Défense.
Deux civils ont été blessés et l'évacuation des habitants d'un village voisin a été organisée, selon le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksionov.
Réagissant à ces explosions, Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, a salué sur Telegram une «opération "démilitarisation'" façon travail d'orfèvre par les forces armées ukrainiennes» et qui continuera selon lui «jusqu'à la libération complète des territoires ukrainiens».
La Crimée joue un rôle clé dans la stratégie russe. L'offensive sur le sud de l'Ukraine, qui a permis à Moscou de capturer de larges pans de territoire aux premières semaines de la guerre, est partie de là.
Des avions russes décollent aussi quasi quotidiennement de Crimée pour frapper des cibles dans des régions sous le contrôle de Kiev; plusieurs zones de cette presqu'île sont situées dans le rayon d'action des canons et des drones ukrainiens.
Malgré le conflit, la Crimée est restée un important lieu de villégiature pour de nombreux Russes qui continuent de profiter de l'été sur ses plages.
A partir du 1er septembre, les touristes russes auront en revanche moins facilement accès au territoire de leur voisin finlandais: Helsinki a annoncé une réduction drastique des visas qui leur seront accordés à 10% du volume actuel.
La centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine, reste aussi depuis des jours une source de tensions majeures. Plusieurs frappes dont s'accusent mutuellement Moscou et Kiev ont visé l'installation, la plus grande d'Europe.
Si la crainte d'une catastrophe nucléaire a été brandie jusqu'au Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies (ONU), le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a tenté de rassurer mardi sur les intentions russes dans le domaine du nucléaire:
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi au retrait des forces russes de la centrale, prise début mars par les troupes russes, en soulignant les «risques» que leur présence fait peser sur la sécurité du site.
Selon le ministère ukrainien de l'Infrastructure, le premier navire de l'ONU chargé de céréales est parti mardi du port de Pivdenny, dans le sud de l'Ukraine, avec à son bord quelque 23 000 tonnes de céréales pour l'Ethiopie.
Le conflit a bloqué pendant des mois de l'exportation de céréales ukrainiennes, aggravant l'insécurité alimentaire dans de nombreux pays en développement
Depuis l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes du 22 juillet, plus d'une quinzaine de bateaux ont quitté l'Ukraine, selon le décompte de Kiev, mais aucune cargaison humanitaire de l'ONU n'avait encore pris la mer. (ats/jch)