Israël a mené mercredi de nouvelles frappes sur l'aéroport de Sanaa au Yémen, contrôlé par les rebelles houthis, au lendemain de tirs sur le territoire israélien revendiqués par ces insurgés soutenus par l'Iran.
Les médias des rebelles Al-Massirah TV et l'agence Saba ont déclaré:
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé plus tôt que l'armée de l'air avait frappé des «cibles terroristes» à l'aéroport de Sanaa avant d'ajouter dans un communiqué de presse:
L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg a dénoncé:
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et sont soutenus par l'Iran, ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.
Ils ont visé aussi des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge, par où transite environ 12% du commerce mondial. En riposte, l'armée israélienne a bombardé leurs positions à plusieurs reprises, faisant 33 morts, d'après un décompte basé sur les annonces des rebelles.
Mardi, les Houthis ont revendiqué deux attaques contre Israël, où l'armée a dit avoir intercepté un missile et un autre «projectile» en provenance du Yémen.
Selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l'Iran se trouve une nouvelle fois derrière ces attaques, et les frappes de mercredi répondent à un principe simple:
Téhéran a toujours nié fournir des armes aux rebelles yéménites. Le Premier ministre israélien a néanmoins déclaré:
Les raids menés mercredi ont touché des avions servant à «transporter des terroristes qui menaient des opérations contre l'État d'Israël», a affirmé l'armée israélienne.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a qualifié ces frappes d'«attaque barbare» et appelé à une «action arabe et internationale urgente».
L'aéroport de Sanaa, qui n'accueille depuis 2022 qu'une liaison de la compagnie nationale Yemenia avec Amman, ainsi que des vols humanitaires opérés par l'ONU, avait déjà été visé par des frappes israéliennes dans la nuit du 6 au 7 mai.
Les autorités houthies avaient alors affirmé qu'il avait été «complètement détruit», avant d'annoncer la reprise des vols vers la Jordanie une dizaine de jours plus tard. L'aéroport a repris une activité très limitée en 2022 à la faveur d'une trêve conclue entre les Houthis et le gouvernement yéménite, soutenu depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l'une des pires crises humanitaires au monde. (ysc/sda/ats)