Le président américain Joe Biden a annoncé vendredi qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu dans sa guerre contre le Hamas. Ce plan comprend un retrait des zones habitées de Gaza pour six semaines et la libération des otages. Le Hamas a jugé «positive» la proposition.
Dans une allocution à la Maison-Blanche, le dirigeant a appelé le mouvement islamiste palestinien à accepter ce plan, soumis selon lui au Hamas via le médiateur qatari. «Nous ne pouvons pas laisser passer» cette occasion d'un accord à Gaza, a-t-il lancé. «Il est temps que cette guerre se termine».
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«Le Hamas considère positivement ce qui a été inclus aujourd'hui dans le discours de Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l'échange de prisonniers», a indiqué le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué tard vendredi soir.
Sans faire référence au discours du président américain, le bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a indiqué que «le gouvernement est uni dans son désir de ramener nos otages aussi vite que possible [et] le premier ministre a autorisé l'équipe de négociations à présenter un plan pour atteindre cet objectif».
Mais il a dans le même temps souligné que «la guerre ne s'arrêtera pas tant que tous ses buts ne sont pas atteints», citant «le retour» de tous les otages et «l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas». La feuille de route proposée par Israël permet de «maintenir ces principes», poursuit-il.
Le Premier ministre israélien a été invité par les chefs parlementaires républicains et démocrates à venir s'exprimer devant le congrès, a annoncé le chef de la chambre des représentants Mike Johnson.
L'annonce de Biden intervient au moment où les forces israéliennes ont progressé jusqu'au centre de la ville de Rafah, devenue l'épicentre du conflit, malgré les objections de la communauté internationale qui dit craindre pour la population civile.
A Rafah, dans le sud de Gaza, d'où ont fui environ un million de Palestiniens depuis l'entrée des chars israéliens dans l'est de la ville le 7 mai, des témoins ont fait état de frappes israéliennes.
L'armée a confirmé la présence de ses forces dans le centre de la ville. Elle a indiqué que ses «commandos» y avaient découvert «des lance-roquettes» et des «tunnels» du Hamas. Mercredi, elles ont pris le contrôle à Rafah d'une zone d'environ 14 km d'est en ouest, bordant la frontière égyptienne, à travers laquelle le Hamas «faisait transiter régulièrement des armes vers Gaza» selon l'armée.
Malgré la vague d'indignation internationale soulevée par le bombardement dimanche d'un camp de déplacés à Rafah, qui a fait 45 morts dont des enfants selon le Hamas, l'armée a poursuivi son offensive dans cette ville surpeuplée, lancée avec l'objectif déclaré d'éliminer les derniers bataillons du mouvement palestinien.
De nombreux Palestiniens ont continué de fuir Rafah, emportant leurs affaires sur leurs épaules, dans des voitures ou sur des charrettes tirées par des ânes.
Dans l'après-midi, le Hamas a publié sur Telegram une vidéo avec un enregistrement de la voix d'une femme présentée comme celle d'une des personnes capturées le 7 octobre. L'enregistrement n'a pas pu être authentifié dans l'immédiat. L'armée israélienne a annoncé de son côté la mort de deux soldats, portant à 294 le bilan de ses militaires tués depuis le 27 octobre.
Sur le plan humanitaire, Le Caire et Israël se renvoient la responsabilité du blocage de l'acheminement de l'aide par le poste-frontière de Rafah, fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle côté palestinien le 7 mai. Le passage de Rafah est crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire alors que l'aide entre au compte-goutte via le passage israélien d'Erez. (ats/jch)