Le Hamas, le Jihad islamique palestinien (JIP) et le Hezbollah, tous ont de grandes difficultés à gérer leurs affaires sanglantes avec le système bancaire international. L'alternative paraît évidente: les cryptos. Comme le rapporte le Wall Street Journal, la cryptomonnaie est donc devenue une valeur cardinale de la scène terroriste.
Selon les données des autorités israéliennes, le JIP aurait reçu au moins 93 millions de dollars de cryptos entre août 2021 et juin 2023. Des portefeuilles attribués au Hamas ont reçu 41 millions de dollars sur la même période. C'est ce que révèle la société de logiciels BitOK basée à Tel-Aviv.
Les transactions dans les monnaies virtuelles sont connues pour être difficiles à suivre. Le Wall Street Journal constate:
Les autorités israéliennes soupçonnent les terroristes de détenir près de 70 comptes sur Binance, la plus grande bourse de cryptographie au monde. Elles demandent, à l'instar des Américains, que ces comptes soient confisqués. Binance promet de coopérer et la bourse d’échange de cryptoactifs a bloqué mardi 10 octobre des comptes liés au Hamas. «Ces derniers jours, notre équipe a travaillé 24 heures sur 24 pour soutenir ces efforts.»
Depuis 2019, le Hamas demande à ses partisans de faire des dons en bitcoin et a également publié une adresse de portefeuille correspondante. Il a depuis cessé de le faire afin de garantir l'anonymat de ses donateurs.
Les groupes terroristes ne se contentent pas de collecter des dons sous la forme de cryptomonnaies, ils les utilisent également pour transférer de l'argent entre eux. Pour ce faire, ils misent principalement sur la stablecoin Tether, qui est liée au dollar.
L'attaque terroriste a mis en évidence l'existence d'un nouvel «axe du mal»: la Russie, l'Iran et la Chine contre l'Occident. Si l'Occident veut s'imposer dans cette lutte pour un nouvel ordre mondial, il doit apparaître uni. Le président Joe Biden doit donc résoudre la tâche délicate non seulement d'accorder à Israël l'aide militaire nécessaire, mais aussi d'éviter que cette aide ne soit utilisée contre l'aide à l'Ukraine.
C'est précisément le projet de quelques «fous» chez les républicains. Josh Hawley, un sénateur d'extrême droite de l'Etat du Missouri, demande par exemple que l'aide militaire à l'Ukraine soit immédiatement réorientée vers Israël. D'autres «fous» comme la représentante Marjorie Taylor Greene sont d'accord avec lui. Cette demande est absurde. Israël a besoin d'armes très différentes de celles dont l'Ukraine a besoin.
Bien que Joe Biden ait apporté son soutien inconditionnel à Israël, les républicains tentent de lui faire porter le chapeau. Ils affirment ainsi, en contradiction avec les faits, que les six milliards de dollars récemment reçus par l'Iran dans le cadre d'un échange de prisonniers ont été utilisés pour financer le massacre. Cet argent n'est pas celui du contribuable américain, mais celui des avoirs gelés de l'Iran. Et jusqu'à présent, aucun centime n'a été versé aux ayatollahs.
Ce sont pourtant les républicains qui mettent des bâtons dans les roues d'une aide rapide à Israël. Ils ont viré leur chef de file à la Chambre des représentants, le Speaker, sans avoir d'alternative. Il est donc à craindre que la lutte pour le poste de président dure des semaines et qu'aucun paquet d'aide ne puisse être adopté pendant ce temps.
Dans ce contexte, même les républicains modérés tentent de ramener les «fous» à la raison. Mitch McConnell, le chef de la minorité du Grand Old Party au Sénat, demande dans un commentaire publié dans le Wall Street Journal à ses collègues de la Chambre des représentants de ne jouer en aucun cas Israël contre l'Ukraine et de retrouver au plus vite le quorum. Le combat contre le Hamas et l'Iran est le même que celui de l'Ukraine contre la Russie, selon McConnell.
Et de poursuivre: «Les mêmes drones iraniens que Téhéran a mis à la disposition des terroristes sont utilisés par les Russes dans leur invasion de l'Ukraine.»
Traduit et adapté par Chiara Lecca