Massacres du Hamas: le déshonneur d’une certaine gauche
Réveil brutal. En Israël, l’islamisme a montré son véritable visage: celui d’une idéologie totalitaire. C’est-à-dire monstrueuse. La gauche, qui incarne les avancées sociales et les droits de l’homme, n’aurait jamais dû se compromettre avec l’islamisme. Toute la gauche? Non, bien sûr, une certaine gauche, mais constatons qu’elle a pris le pas sur la gauche qui ne trie pas en fonction des origines, des races ou des sexes. Le mot ne fait pas plaisir? Tant pis: la gauche woke s’est imposée ces dernières années sur la gauche universaliste, comme l’islamisme a malheureusement mis le grappin sur l’islam.
Certes, l’islamisme ne présente pas toujours le visage sanglant des pogroms. Il aime à revêtir l'habit respectable de la lutte contre les injustices et pour le progrès social. Mais à quel prix! Au prix d’un régime où les «lois de Dieu» commandent, où la femme compte moins que l’homme, où les homosexuels sont persécutés, où les juifs sont tenus de rester à une place inférieure.
Quête de la pureté identitaire des peuples
Mais surtout, là réside le gros du problème, les mouvements et partis islamistes sont apparus à cette «certaine gauche», qui ne s’appelait pas woke dans les années 80, 90 et 2000, mais tiers-mondiste ou altermondialiste, comme les agents du parachèvement de la décolonisation. Des agents légitimes à ses yeux. Rien, plus que l’islam, ne pouvait rompre avec l’«impérialisme occidental». Ce faisant, c'était donner crédit à une dangereuse rhétorique civilisationnelle, qui, depuis, a pris de l'ampleur.
Si bien que cette gauche, perdue dans sa quête de la pureté identitaire des peuples, encouragea ce qu’elle combat de toutes ses forces chez elle: l’extrême droite, la vraie nature de l’islamisme.
Cynique fuite en avant
S’étant liée les mains à l’islamisme, dont on peut penser qu’elle n’était pas totalement dupe, elle s’est placée dans des situations impossibles, qui l'ont rendue muette ou maladroite, quand il aurait fallu qu'elle parle avec force, face à la révolte iranienne contre les mollahs, par exemple. Mais, cynique aussi, ne sachant comment s’extraire de son impasse idéologique, elle a pratiqué la fuite en avant sous couvert de féminisme et d’inclusion. Le vote du conseil municipal de la ville de Genève dominé par la gauche en faveur du burkini, l’expression même de l’infériorité de la femme selon la vision islamiste, est en ce sens une honte.
Tenue par ses alliances contre-nature, cette gauche aveugle, ou volontairement aveugle, n’a pas su réagir avec les mots qu'il faut face à l’évidente horreur que sont les massacres du Hamas en Israël.
Personne ne lui demandait de renoncer à sa position de toujours, parfaitement justifiée, celle de deux Etats, l’un israélien, l’autre palestinien. Personne n’exigeait d’elle qu’elle taise ses critiques à l’égard du gouvernement bigot-expansionniste de Netanyahou. Non, on pouvait attendre d’elle qu’elle reconnaisse les massacres pour ce qu’ils sont, du terrorisme caractérisé, avec, à la manœuvre, un groupe islamiste, le Hamas.
Deux socialistes suisses à l'amende
Deux figures du Parti socialiste suisse ne sont pas parvenues à dire ces mots dans des tweets, postés, l’un, le 7 octobre, l’autre, le lendemain. Ils ont travesti la vérité. Leur engagement dans le groupe d’amitié parlementaire Suisse-Palestine n’excuse pas leur volonté de ménager la chèvre et le chou quand les faits n'avaient qu’un nom, la terreur. Suite au mauvais accueil réservé à ces tweets, l’un deux s’est abondamment rattrapé, finissant par se ranger à l’idée que la Suisse devait interdire le Hamas et le déclarer organisation terroriste.
La France insoumise en perdition
En France, le noyau dur de La France insoumise emmené par Jean-Luc Mélenchon se dirige méthodiquement vers les poubelles de l’Histoire. A tel point que, selon une enquête sur les fractures françaises publiée annuellement par le quotidien Le Monde, ce parti, à force de provocations et d’incitations à la révolte, apparaît aujourd’hui comme attisant plus les violences (60% le pensent) que le Rassemblement national (52%).
Dans un communiqué daté du 7 octobre, qu’aurait rédigé la députée LFI Danièle Obono, réputée proche du mouvement décolonial, La France insoumise écrivait:
«La fin justifie les moyens»
Derrière ces mots indignes, qui fait de la terreur un mode d’action politique, on trouve la rhétorique de la fin justifiant les moyens, dont Sartre se fit un adepte durant la guerre d’Algérie, au contraire de Camus. L’indignité d’un Jean-Luc Mélenchon permet à l’habile François Ruffin, du même parti, de prendre un contre-pied qu’on espère sincère.
Aujourd’hui, alors qu’a été commis le pire massacre antisémite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, c’est toute une vision, à gauche, qu’il faut changer. Seul l’universalisme la sauvera de ses actuels fourvoiements. C’est aussi toute une culture politique, avec des repères, qu’il faut rétablir.
Quand le totalitarisme se présente, il faut savoir le reconnaître. Le compte X (ex-Twitter) de RTSinfo n’a manifestement pas su le reconnaître lorsque, le 8 octobre, dans une formulation ressemblant à celle de La France insoumise, il a produit ce tweet:
Plus de 600 personnes ont été tuées en #Israël depuis le déclenchement samedi de l'offensive militaire du #Hamas à partir de la bande de #Gaza. Et le mouvement palestinien a fait "plus de 100 prisonniers" >> Notre suivi des événements ⬇️https://t.co/giJmWt7a4X
— RTSinfo (@RTSinfo) October 8, 2023
Or, il sautait aux yeux qu’on n’avait pas affaire à une «offensive militaire», mais à une tuerie de masse perpétrée par des terroristes.
Combattons les totalitarismes. Retrouvons le sens des mots. Restaurons la hiérarchie de valeurs.
