Le nombre de victimes du conflit actuel entre Israël et le Hamas ne cesse d'augmenter. Alors que l'on déplore plus de 1200 morts du côté israélien, le chiffre est passé à 900 du côté palestinien après les contre-attaques de Tsahal. En outre, plusieurs milliers de personnes ont été blessées des deux côtés.
Le conflit entre juifs et musulmans au Proche-Orient est vieux de plusieurs siècles et a coûté d'innombrables vies humaines. Plus récemment, grâce au travail des observateurs militaires des Nations unies (ONU), des statistiques ont été établies sur le nombre de victimes.
Le graphique suivant montre le nombre absolu de morts depuis 2008, auxquels nous avons ajouté le nombre de personnes tuées suite à la dernière attaque du Hamas. Ce bilan pourrait encore augmenter.
Selon les observateurs de l'ONU, 6407 personnes sont mortes du côté palestinien entre 2008 et août 2023. En revanche, Israël n'a enregistré «que» 308 morts au cours de la même période, soit avant les événements récents. La différence est tout aussi importante en ce qui concerne les blessés: 152 560 Palestiniens contre 6307 Israéliens. La dernière escalade change la donne: avec 1200 victimes côté israélien, il s'agit, de loin, de l'attaque la plus meurtrière depuis la création de l'Etat hébreu.
La plupart des personnes sont mortes lors de combats ouverts entre l'armée israélienne et les forces palestiniennes. Avant 2023, il y en a eu en 2008, 2009, 2014 et 2021.
L'année 2014 se distingue par un total de plus de 2400 morts, lorsqu'Israël a mené une offensive terrestre et aérienne de plusieurs semaines contre le Hamas.
Cette offensive avait été précédée par la formation d'un gouvernement d'unité entre les groupes palestiniens auparavant rivaux, le Fatah et le Hamas, qu'Israël avait rejetée. L'enlèvement et l'assassinat de trois routards israéliens qui se trouvaient en Cisjordanie ont également contribué à l'escalade.
Un jeune Palestinien de 16 ans a ensuite été assassiné à Jérusalem - une action de vengeance présumée qui a entraîné des semaines d'émeutes et des tirs de roquettes accrus sur Israël depuis la bande de Gaza. Le 8 juillet, Israël a donc lancé une attaque aérienne de grande envergure contre le Hamas dans la bande de Gaza, suivie une bonne semaine plus tard par l'arrivée de troupes au sol.
Le conflit entre Israël et les territoires palestiniens se caractérise par une forte proportion de victimes civiles - des deux côtés, les chiffres de l'ONU indiquent que nettement plus de 50% des morts sont des civils (Palestine: 3 803 sur 6 407, Israël: 177 sur 308).
Les combattants du Hamas sont connus pour utiliser les civils comme boucliers humains. Ils placent par exemple délibérément des dépôts de munitions dans des quartiers résidentiels ou se retranchent dans les maisons de personnes civiles.
Les attaques de l'armée de l'air israélienne sont responsables d'à peu près la moitié (3212) de tous les décès du côté palestinien, la majorité d'entre eux ayant eu lieu en 2014. 1439 personnes ont été tuées par des armes à feu. Ces incidents sont principalement dus à des manifestations, à la recherche de certaines personnes par les soldats israéliens et à des incidents avec des colons israéliens en Cisjordanie.
Il est frappant de constater que depuis l'escalade de 2014, le nombre de décès dus à des conflits avec des colons israéliens a nettement augmenté. Sur les 254 morts palestiniens liés à une telle situation, 225 datent d'après le 1er septembre 2014.
Depuis des années, et en particulier depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de droite, Israël mène une politique d'expansion des colonies en Cisjordanie, qui est en fait un territoire palestinien. Malgré les critiques internationales, le gouvernement actuel poursuit la construction de colonies, qui est considérée comme l'une des principales raisons des conflits permanents entre les deux parties.
Du côté israélien, la plupart des décès sont dus à des attaques terroristes ciblées du Hamas. Avec son «Dôme de fer» - un système de défense aérien -, Israël dispose d'une arme fiable pour abattre les roquettes palestiniennes, qui a pourtant échoué lors de la dernière attaque.
La grande attaque du Hamas contre Israël samedi dernier donne à plusieurs égards une nouvelle dimension au conflit, du moins dans un passé récent. Avec plus de 900 morts annoncés - en majorité des civils - le nombre de victimes du côté israélien a presque quadruplé.
Il faut s'attendre à ce que le nombre de victimes augmente encore dans les jours et semaines à venir. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déjà fait allusion à une action de représailles massive. Après la mobilisation de
300 000 réservistes, une nouvelle offensive terrestre d'Israël dans la bande de Gaza n'est pas inenvisageable.