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Humeur

Chez les Sarkozy, voici Louis, le «fils de» à la sauce OSS 117

Ce mardi, Nicolas Sarkozy s'en va en prison. Et pendant que le père boucle sa valise, son fils Louis appelle à manifester dans les rues de Paris en soutien à l'ex-président français. L’occas ...
Dès qu’il parle de politique, il le fait à fond. L’Occident? En danger. La gauche? Une déchéance molle. Son père? Un héros incompris.Image: watson / dr
Humeur

Chez les Sarkozy, voici Louis, le «fils de» à la sauce OSS 117

Ce mardi, Nicolas Sarkozy s'en va en prison. Et pendant que le père boucle sa valise, son fils Louis appelle à manifester dans les rues de Paris en soutien à l'ex-président français. L’occasion de se pencher sur le cas de ce nepo baby franco-américain mi-philosophe, mi-influenceur, et distributeur de punchlines façon OSS 117 des temps modernes.
20.10.2025, 18:4920.10.2025, 18:49

Dans la famille Sarkozy, on demande le fils! Non, pas Pierre, celui qui a produit un album de Doc Gynéco. Non, pas Jean non plus, celui qui a fait comme papa de la politique et du droit (sans la case prison). Non, Louis, le petit dernier.

Si votre algorithme est aussi éclaté que le mien (bravo à vous), vous devriez voir passer une quantité industrielle de mèmes et de vidéos à la gloire (ou pas) du jeune Sarkozy. Essayiste, chroniqueur, «fils de», à l’origine d’une collection de mocassins à picots (non, je ne rigole pas), qui est donc cet homme qui fait tant rire l’internet mondial depuis quelque temps?

Neuilly made in America

Le petit Louis naît le 23 avril 1997, à Neuilly-sur-Seine, comme il se doit. Il est le fils de Nicolas Sarkozy et de Cécilia Attias, et le demi-frère de Jean et Pierre (qui a pour marraine Cécilia, la mère de Louis, je vous ai perdus? Pardon).

Dans la grande série «fils de présidents», Louis joue le rôle du benjamin américanisé: passage par la Valley Forge Military Academy en Pennsylvanie, bachelor à New York, master en relations internationales à Washington. Accent en anglais? Impeccable. Armes à feu? Il les collectionne. Hell yeah.

En France, on découvre son existence à coups de photos d’un jeune garçon à Elysée, puis plus tard de citations un peu trop débiles étranges pour être prises au sérieux.

Le petit Louis et son père, Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Le petit Louis et son père, Nicolas Sarkozy, alors président de la République.instagram

Pourtant, Louis Sarkozy veut être pris au sérieux. Il lit, écrit, disserte, publie. En 2023, il co-signe un essai avec sa mère, Une envie de désaccords. En 2024, il chronique à la télé, puis s’affiche dans Valeurs Actuelles dès janvier 2025 et balance régulièrement des opinions plus tranchantes qu’un sabre napoléonien.

Dès qu’il parle de politique, il le fait à fond. L’Occident? En danger. La gauche? Une déchéance molle. Son père? Un héros incompris. Louis reprend les codes de la droite conservatrice à la sauce Trump, mais habillé en Zara chic de Neuilly. Avec ses formules à l’emporte-pièce et ses grands gestes sur les plateaux, il a tout d’un OSS 117 qui cite Napoléon entre deux punchlines.

«Mes enfants seront entraînés aux arts martiaux. Tout le monde devrait être capable d'une grande violence. Car lorsqu'on n'est pas capable de violence, il n'y a aucune moralité à se restreindre.»
Louis Sarkozy

Ou entre deux théories à propos de ses tatouages, dont le premier lui a valu de se faire traiter de crétin par son paternel. Un régal pour les mèmeurs, qui s’en donnent à cœur joie.

Le nepo baby de la politique

Si Internet s’amuse autant de Louis Sarkozy, ce n’est pas juste parce que son père est lui-même une usine à mèmes et une marionnette chez feu les Guignols. Il a le don pour dire tout haut ce que beaucoup, même parmi ses alliés, n'oseraient même pas penser tout bas, et pour le dire avec la gravité d’un conseiller de l’Elysée qui s’apprête à annoncer la fin de la 5e République.

Ajoutez à ça une diction bien ciselée, une obsession pour les grands hommes, comme Napoléon, à qui il a même consacré un livre, et un goût très sûr pour les selfies en costard, et vous obtenez le nepo baby le plus hautement caricaturable du paysage politico-médiatique français.

Le vingtenaire a aussi ce don rare de vouloir paraître normal, tout en ne faisant rien de ce que ferait une personne normale. Petit, comme il le raconte sur le plateau de Léa Salamé, il explique qu'il «foutait ses Lego» dans le salon d'hiver, à l'Elysée, là où Napoléon Bonaparte signa son abdication.

Il lance aussi des podcasts sur l’art de la guerre, donne des interviews où il qualifie Trump de «force politique puissante et imparfaite», et publie des extraits de son livre à venir sur X avec la solennité d’un prix Nobel. Sans parler des extraits vidéo qui font le tour des réseaux, comme cette belle histoire de mangue au goût ultime en Colombie après une balade à cheval.

Louis Sarkozy, c’est le type de 28 ans qui peut clamer «l’histoire jugera» en regardant par la fenêtre, pensant avoir le panache d’un ancien, alors qu’il rappelle davantage le gamin qui n’a pas reçu le camion de pompier télécommandé qu’il voulait pour Noël. C’est aussi celui qui envoie une newsletter sur la décadence du monde libre, puis poste une story avec une photo d’un de ses fusils. L’Ancien Monde meets l’algo de TikTok.

Manif' but make it 16e

Et le voilà donc qui appelle à manifester, ce mardi 21 octobre, «pour soutenir la dignité» de son père. Car Nicolas Sarkozy, 70 ans, doit purger sa peine. Cinq ans, dont deux fermes. Le lieu de cette manifestation paternelle? Paris 16e, bien sûr. On n'allait pas se mélanger avec ceux qui scandent «Free Free Palestine» à République, quand même.

Ainsi, pendant que le père part se mettre à l’ombre, l’héritier vient prendre sa part de lumière. Car bien sûr, le jeune Sarkozy a un plan. Il se verrait bien maire de Menton, où il s’est installé cette année après avoir quitté les Etats-Unis, dont il a la nationalité depuis 2023 par naturalisation.

Ce mardi, il sera donc dans la rue. Probablement bien habillé, entouré de quelques fidèles, devant les caméras, debout face à ce qu’il considère comme une injustice familiale. Il se tiendra droit, comme dans les romans de cape et d’épée. Sauf qu’on est en 2025, et qu’au lieu d’un sabre napoléonien, Louis porte fièrement un smartphone et un compte X. Qu’importe, il défendra son père jusqu’au bout. Jusqu’au bout de la rue Pierre Guérin dans le 16e, en tout cas.

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source: getty images europe / wpa pool
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