Cette pratique est très controversée pourtant, en Israël, elle existe bel et bien. Les parents peuvent faire récolter le sperme de leur fils tué afin de pouvoir engendrer des petits-enfants. Selon un article du Israel Times, les demandes de méthodes de reproduction post-mortem ont augmenté depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre.
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L'embryologiste israélienne Yael Harir a également fait parler de cette pratique dans une story Instagram: «On nous a toujours dit à quel point nous avions de la chance de travailler dans un endroit qui donne la vie. Depuis hier soir, on nous demande de congeler les graines des morts (…) Des jeunes hommes, les uns après les autres», a-t-elle mentionné. La médecin a confié au média Ynet qu’il n’y avait jamais eu autant de demandes.
Shahar Kol, médecin d'un centre d'insémination artificielle israélien, a confirmé au Spiegel qu'il y avait plusieurs cas qui ont suivi les attaques.
Le prélèvement de sperme sur une personne décédée n'est pas une procédure courante. Elle est d'ailleurs interdite dans la plupart des pays d'Europe. Cette pratique existe en Israël depuis longtemps, en partie à cause du conflit de longue durée autour de Gaza.
Depuis 2003, une épouse peut le faire sur demande, même sans le consentement préalable du défunt. Les femmes de moins de 45 ans peuvent également être inséminées artificiellement gratuitement avec du sperme congelé.
Depuis 2007, les parents des soldats tués sont également autorisés à collecter le sperme de leur enfant. Selon un article du Frankfurter Allgemeine Zeitung, une décision judiciaire accélérée était auparavant nécessaire. Une procédure abandonnée depuis la reprise du conflit avec le Hamas.
Après la mort, les spermatozoïdes sont prélevés par une incision dans les testicules avant d'être congelés dans de l'azote liquide. La procédure doit être exécutée rapidement. Selon les déclarations de scientifiques britanniques dans le Journal of Medical Ethics, il est prouvé que l'extraction du sperme d'hommes décédés pouvait conduire à une progéniture en bonne santé si les spermatozoïdes ont été collectés 48 heures après le décès. D'autres scientifiques parlent d'une période d'environ 72 heures.
La fécondation in vitro est depuis longtemps la norme dans le pays, la cryoconservation est une procédure courante dans les cliniques de fertilité et devient de plus en plus populaire auprès des jeunes femmes.
L'organisation israélienne «Or Lamishpachot» accompagne les familles des soldats décédés dans leur deuil. Depuis plusieurs années, l’organisme s’engage à aider les parents qui souhaitent recueillir le sperme de leur progéniture. «De nombreuses familles ont perdu leurs fils pendant la guerre. Ils le voient comme un sacrifice pour la société, ce qui leur donnerait droit à une sorte de compensation», a déclaré Irit Gunders, présidente de l'organisation, au journal autrichien Der Standard.
Même si les obstacles à la collecte du sperme des défunts en Israël sont désormais relativement faibles, l’utilisation et la conception d’enfants restent toujours problématiques d’un point de vue éthique et juridique. Les détracteurs affirment que les droits personnels et la dignité humaine de la personne décédée sont violés. Cela soulève également la question de savoir dans quelle mesure on peut comprendre si le défunt souhaitait réellement une conception posthume. On peut également se demander si des enfants devraient naître de pères décédés.