Une semaine après le premier échange «otages israéliens contre prisonniers palestiniens», le deuxième, ce samedi 25 janvier, a donné lieu à une nouvelle passe d’armes sur les réseaux sociaux entre partisans de la cause palestinienne et soutiens à Israël. Côté francophone, le clash est né d’un «bandeau» sur des images montrant des prisonniers palestiniens accueillis par leurs proches. «200 otages palestiniens retrouvent la liberté», lit-on.
«Otages»? Le mot fait bondir Caroline Yadan, la députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger, dont Israël fait partie. A 19h55, elle écrit sur X:
Ce bandeau de @franceinfo n'est pas seulement indécent, il est une injure à ce qui fait notre humanité.
— Caroline Yadan (@CarolineYADAN) January 25, 2025
Abject et INACCEPTABLE.
Je saisis l'@Arcom_fr et entend qu'une sanction exemplaire soit prononcée.@datirachida pic.twitter.com/x7vTNfvVGU
Une heure plus tard, France Info publie un premier communiqué, sur X:
Une méprise, «otages palestiniens» à la place de «prisonniers palestiniens», que certains soupçonnent d'avoir été volontaire. Son but, suppose-t-on: faire passer Israël pour un Etat illégitime, dont les prisonniers palestiniens seraient en réalité des otages, au même titre que les personnes israéliennes enlevées par le Hamas lors de son attaque terroriste du 7-Octobre.
C’est bien ainsi que l’entendent des partisans de la cause palestinienne, qui voient dans le Hamas un «mouvement de résistance». Pour eux, les excuses présentées par France Info seraient le fait de la «pression du lobby pro-israélien».
C’est ce qu'écrit samedi peu avant minuit sur X l’eurodéputée française Rima Hassan, élue de La France insoumise, qui participait le même jour à Genève à une conférence organisée par le festival Black Movie:
Sous pression du lobby pro israélien en France on licencie, on censure, le titre en question “libération d’otages palestiniens”. https://t.co/1e2nE82Kh4
— Rima Hassan (@RimaHas) January 25, 2025
Et d’ajouter un «Voilà, voilà» en publiant dans la foulée une copie du tweet de la députée Caroline Yadan qualifiant d'«abject » le bandeau de France Info au cœur de la polémique.
S’ensuit, le lendemain, de la part de Rima Hassan, un tweet dans lequel elle affirme que «ce n’est pas le journaliste qui est à l’origine de ce bandeau qui doit être licencié, mais @MurielAttal», soit la directrice de la communication de France Télévisions, maison mère de France Info. Plus tôt, dans un tweet, Muriel Attal a indiqué avoir accédé prestement, façon «lucky luke:)», écrit-elle, à la demande de rectification souhaitée par Caroline Yadan – les deux femmes se connaissent visiblement, ce qui nourrit le soupçon de connivence.
Répondant au tweet d’une directrice d’un cabinet de conseil, Chloé Morin, qui prend la défense de Muriel Attal, Rima Hassan enfonce le clou:
1) Ce n’était pas une erreur.
— Rima Hassan (@RimaHas) January 26, 2025
2) Les palestiniens sont otages d’une puissance coloniale et d’occupation.
3) La seule cible dans cette histoire c’est le journaliste suspendu de ses fonctions façon lucky luke ;)
4) mais comme vous êtes prêts à liquider la moindre personne qui…
L’ancienne journaliste Françoise Degois, très présente sur X, dénonce avec force l’attitude de l’eurodéputée LFI. Elle rappelle que parmi les prisonniers palestiniens libérés samedi figurent des «militants du #Hamas responsables d’attentats qui ont tué des dizaines d’innocents».
La rage et la haine de @RimaHas grandissent chaque jour un peu plus . Parmi les “ otages” palestiniens , des militants du #Hamas responsables d’attentats qui ont tué des dizaines d’innocents .Comment pardonner à #LFI d’avoir fait de cette femme une élue européenne ? pic.twitter.com/uwhjzZCj3a
— francoise degois (@francoisedegois) January 26, 2025
Sur les 200 qui ont recouvré la liberté, 120 avaient été condamnés à perpétuité et 79 étaient des détenus de longue durée. Parmi eux: Ashraf Zaghaiar, jugé coupable d’avoir envoyé un kamikaze commettre un attentat qui avait fait six morts et 70 blessés en 2002 à Tel-Aviv, lors de la seconde Intifada.
Samedi, les télévisions en Europe ont pour la plupart relevé la «mise en scène» du Hamas lors de la libération des quatre femmes otages, soldates de Tsahal. Elles portaient un uniforme lorsqu'elles ont été libérées alors qu'elles étaient en pyjama au moment de leur enlèvement à Gaza le 7 octobre 2023 au matin. De nombreuses chaînes ont flouté le visage des quatre femmes pour ne pas abonder dans la propagande de la milice islamiste.