La tante (et tutrice) du petit Eitan, 6 ans, est arrivée, dimanche, en Israël auprès de son neveu, seul survivant de la chute de la cabine de Stresa en mai dernier. La justice soupçonne son grand-père de l'avoir enlevé et emmené en Israël depuis l'Italie en passant par la Suisse.
Le drame de la télécabine de Stresa, pour rappel, avait coûté la vie à quatorze personnes.
L'arrivée de la tante sur le sol israélien est le nouvel épisode d'un feuilleton aux multiples rebondissements sur fond de guerre entre la famille maternelle et paternelle. On rembobine 👇.
Les tribunaux italiens ont désigné la tante paternelle d'Eitan, comme sa tutrice suite au décès de ses parents, de son petit frère et de ses arrière-grands-parents après la chute de la cabine. Côté maternel, la famille avait un droit de visite.
Ce qui explique cette situation est que les parents d'Eitan, Amit Biran, 30 ans, et Tal Peleg, 27 ans, vivaient depuis des années en Italie où Amit étudiait la médecine. Le petit Eitan était, d'ailleurs, inscrit à l'école sur place. C'est donc chez sa tante, médecin elle aussi, qu'il pansait ses plaies mentales et physiques.
Une bataille juridique s'est rapidement engagée entre les deux familles: Paternelle et maternelle. Les membres de cette dernière revendiquaient également le droit de garder l'enfant, mais en Israël.
En dehors du côté purement émotionnel: Chacun voulant aimer et élever ce petit garçon, on peut pointer deux autres facteurs:
La semaine dernière, son grand-père maternel est venu rendre visite à son petit-fils, comme il en avait le droit. Au lieu de remettre Eitan à sa tante à la fin de la rencontre, il l'a emmené avec lui en Israël.
Comment? Selon la presse italienne, l'enfant serait arrivé à Tel-Aviv depuis Lugano à bord d'un avion venu de Hanovre (en Allemagne) et affrété pour 10 000 francs.
Du côté du grand-père, on estime avoir agi pour le bien de l'enfant. En Italie, l'argument ne convainc pas. La justice demande le retour d'Eitan conformément à la Convention de La Haye sur les droits de l’enfant, accusant le grand-père d’enlèvement aggravé.
La famille paternelle, dont les propos ont été relayés par le quotidien Maariv, est «perturbée par les nouvelles concernant son état psychologique». Samedi, sa tante et son oncle ont pu rendre visite à Eitan. Dans une déclaration remise par l’intermédiaire de l’avocat du couple après la visite – qui a duré environ une heure – ils témoignent:
L’avocat de la famille paternelle en Israël «s'attend à ce que l'Etat d'Israël assure son retour immédiat en Italie aujourd'hui, ni demain ni après-demain».
En Italie, selon La Repubblica, les oncles du défunt, ses grands-parents, ses cousins – qui sont comme des sœurs pour Eitan – ses camarades de classe, le personnel thérapeutique et de réadaptation et l'ensemble de la communauté juive de Milan – tous attendent avec impatience le retour du petit survivant à sa vie de routine et de stabilité, si importante pour lui après la tragédie. (jah)