Pour Donald Trump et la Maison-Blanche, tous les moyens sont bons pour se débarrasser du fantôme de Jeffrey Epstein et de le reléguer aux confins de la mémoire. Jusqu'à présent, le récit officiel voulait que l'homme d'affaires avait été chassé de son club de Mar-a-Lago, en Floride, il y a une vingtaine d'années, après en avoir été très proche, pour s'être «comporté comme un tordu».
Les médias américains évoquaient, pour leur part, une rivalité sur l'acquisition d'une propriété immobilière à Palm Beach.
Mais le président vient désormais de livrer de cette rupture une une version... sensiblement différente. Il l'a évoquée mardi devant une poignée de journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One, qui le ramenait d'Ecosse mardi, après sa rencontre avec le premier ministre britannique Keir Starmer.
Selon Trump, il avait mis un terme à cette relation avec Jeffrey Epstein parce que le financier avait «embauché» des préposés au spa de son club privé. Interrogé pour savoir si ces employés étaient de jeunes femmes, Donald Trump l'a implicitement confirmé.
L'une d'entre elles était-elle Virginia Giuffre, l'une des principales victimes du trafic sexuel de mineures dont était accusé Jeffrey Epstein?
«Oui, il l'a prise», a dit Donald Trump. Virginia Giuffre est l'une des victimes les plus éminentes de Jeffrey Epstein. Elle avait accusé le prince Andrew, frère cadet du roi Charles III de l'avoir agressée sexuellement alors qu'elle était mineure. Après avoir démenti, le prince avait conclu un accord à l'amiable avec elle en 2022.
En 2000, elle travaillait effectivement comme préposée au spa de Mar-a-Lago lorsqu'elle a été recrutée comme masseuse par Ghislaine Maxwell, rejoignant le vaste réseau de trafic sexuel du milliardaire.
Elle s'est suicidée en avril dernier, à l'âge de 41 ans.
Par ailleurs, l'avocat de Ghislaine Maxwell, ex-compagne et complice de Jeffrey Epstein, qui purge une peine de 20 ans de prison pour trafic sexuel, a indiqué qu'elle envisageait de répondre à une commission parlementaire souhaitant l'auditionner le 11 août mais a fixé une série de conditions.
Dans une lettre à l'élu républicain de la Chambre des représentants James Comer, à l'initiative de cette démarche, son avocat, David Markus, exige une immunité pénale pour sa cliente.
Il réclame en outre qu'une éventuelle audition se tienne hors de sa prison en Floride et que les questions lui soient communiquées à l'avance.
De plus, l'avocat demande que l'audition se tienne après que la Cour suprême aura décidé de se saisir ou non du recours de Ghislaine Maxwell pour obtenir l'annulation des poursuites qui ont amené à sa condamnation, soit probablement pas avant plusieurs mois.
(mbr avec afp)