C'est à un média britannique, la BBC, que Joe Biden a accordé cet entretien symbolique. Après un peu plus de 100 jours d’action sous Donald Trump, il ne manquait pas de cibles sur lesquelles tirer.
Mais s'il est inquiet de ce qui se trame en ce moment aux Etats-Unis, c'est surtout la situation internationale qui semble préoccuper l'homme de 82 ans.
Les pressions du gouvernement américain sur l'Ukraine, exercées pour que Kiev cède des terres à la Russie dans le cadre d'un accord de paix, constituent un «apaisement des temps modernes», a-t-il affirmé, une référence à l'attitude conciliante de certaines puissances européennes face à l'Allemagne nazie à la fin des années 1930.
Comme il n'en y a pas que pour la politique étrangère de Donald Trump, il s'en est également pris au président russe Vladimir Poutine, qui pense selon lui que l'Ukraine «fait partie de la mère Russie». «Il parle de l'Europe de l'Est... ce que cet homme veut faire, c'est (r)établir le pacte de Varsovie», a-t-il dit.
Le démocrate appelle à «faire tout notre possible pour éviter la guerre» mais «ne pas céder aux tyrans».
Mais lorsqu'il nterrogé sur les moyens accordés à l'Ukraine par sa propre administration, à la tête des Etats-Unis lors de l'invasion lancée par la Russie en février 2022, le démocrate assure avoir fourni à Kiev tout ce dont le pays «avait besoin pour assurer son indépendance».
Tout aussi critique est Joe Biden avec la façon dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été traité par l'administration républicaine lors de sa visite à Washington fin février, quand une altercation avait éclaté face aux caméras dans le Bureau ovale.
«Quel président parle ainsi? Ce n'est pas notre nature. Nous défendons la liberté, la démocratie et l'égalité des chances, pas la confiscation», déplore-t-il encore.
Enfin, quand le journaliste s'enquiert s'il regrette s'être retiré trop tard de la course à la présidentielle, ne laissant que 107 jours à Kamala Harris pour organiser sa propre campagne, il répond: «Nous sommes partis à un moment où nous avions une bonne candidate et où elle était entièrement financée.»
«Nous avions tellement de succès dans notre programme, c'était dur de dire: "Maintenant, je vais arrêter". C'était une décision difficile», soupire-t-il. «Mais je pense que c'était la bonne décision.»
(mbr avec ats)