Mauvaise semaine pour Joe Biden. Après l'acteur George Clooney, qui a appelé le président à laisser tomber dans une contribution solidement argumentée ce mercredi pour le New York Times, d'autres figures démocrates ont donné de la voix pour l'enjoindre au retrait.
C'est le cas de Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants restée très influente. Sur MSNBC, elle a mis le démocrate au pied du mur, de manière subtile mais implacable. «C'est au président de décider s'il va se présenter», a-t-elle déclaré sur la chaîne prisée des démocrates.
Avec cette déclaration, c'est comme si Nancy Pelosi ouvrait une porte de sortie au démocrate de 81 ans. Joe Biden, pourtant, assène que sa décision est déjà prise. Lundi, il a encore écrit aux parlementaires de son parti pour leur signifier qu'il était «fermement décidé à rester en course».
Ce sont désormais au moins huit élus démocrates de la Chambre des représentants qui ont demandé publiquement à ce qu'il jette l'éponge. Citons également le cas du sénateur du Vermont, Peter Welch. Le premier à enjoindre directement le président à «se retirer de la course pour le bien du pays».
En effet, plusieurs sondages réalisés depuis le débat indiquent que Donald Trump maintient voire creuse l'avantage sur son rival démocrate. Une étude de l'institut Cook Political Report, s'appuyant sur 21 grandes enquêtes d'opinion, crédite le républicain de 78 ans de 47% des intentions de vote au niveau national, contre 44% à Joe Biden.
L'un des collègues de Peter Welch, le sénateur du Colorado Michael Bennet, a également prédit la défaite de Joe Biden, et, avec lui, celle des parlementaires démocrates en lice pour les élections législatives, qui se tiendront en même temps que la présidentielle, en novembre.
Le site Axios affirme que le chef de file du parti au Sénat, Chuck Schumer, une autre figure dominante du parti, serait désormais prêt à réfléchir à une autre candidature. Les sénateurs démocrates doivent déjeuner jeudi avec de très proches conseillers de Joe Biden.
De son côté, l'actuel président, qui redouble d'activité depuis quelques jours, s'est brièvement exprimé mercredi pendant une réunion du principal regroupement syndical américain, l'AFL-CIO. Puis il s'est rendu à l'ouverture d'un sommet de l'Otan à Washington. C'est en marge de cette rencontre de l'organisation de défense que Joe Biden doit donner jeudi une conférence de presse très attendue, car elle permettra de jauger sa vivacité mentale. Ce sera le cas aussi pour une interview, tout juste annoncée, lundi sur la chaîne NBC.
Pour le moment, les doutes sur l'énergie et l'endurance de Joe Biden sapent pour l'heure complètement les tentatives de son équipe de campagne pour alerter sur les projets de Donald Trump, en matière de droit à l'avortement ou de droits sociaux.
Kate Bedingfield, l'une des animatrices de la campagne de Joe Biden en 2020, a écrit mercredi sur Twitter que si l'équipe actuelle du président «avait des chiffres qui confortent leur vision d'une stratégie victorieuse, (elle devait) les publier maintenant». «Les gens veulent savoir quelle est la stratégie», a-t-elle insisté. (mbr avec ats)