La Nasa devait lancer aujourd'hui une sonde vers l'astéroïde 16 Psyché, mais ce sera pour ce vendredi. Cet astéroïde est presque entièrement composé de métaux tels que le fer et le nickel. Cela le rend non seulement unique dans notre système solaire, mais aussi très précieux. De plus, ce corps céleste pourrait nous permettre d'en apprendre davantage sur la Terre.
Breaking the news! Breaking the news! Our trip to a metal world, the #MissionToPsyche, is now slated to launch on Friday, Oct. 13. 🤘
— NASA (@NASA) October 11, 2023
Don't be paranoid. It's not a Black Sabbath... it's because of weather conditions at @NASAKennedy. More info on the mission blog:… pic.twitter.com/Fs6iFcSPPL
L'astéroïde porte le nom de la déesse de l'âme dans la mythologie grecque antique. Elle est souvent représentée sous la forme d'une figure féminine aux ailes de papillon.
Psyché a été découvert en 1852 par l'astronome italien Annibale de Gasparis. Comme il s'agissait du seizième astéroïde découvert à l'époque, on a rajouté le numéro seize devant son nom.
Il est en orbite autour du Soleil dans la partie extérieure de la ceinture principale d'astéroïdes – à environ 370 millions de kilomètres de la Terre, entre les planètes Mars et Jupiter. 16 Psyché est environ trois fois plus éloigné du Soleil que la Terre.
Il pèse environ 3400 à 4100 kilogrammes par mètre cube, selon les scientifiques. La gravité de surface est beaucoup plus faible sur Psyché que sur la Terre. Elle est même inférieure à celle de la Lune:
Il n'existe pas de photo précise – seulement une image floue. C'est entre autres ce que la Nasa veut changer avec la mission qu'elle vient de lancer.
La Nasa veut savoir pourquoi ce corps céleste est si exceptionnellement riche en métaux. Une explication possible est que l'astéroïde s'est formé très tôt dans notre système solaire.
L'agence spatiale américaine suppose que l'astéroïde pourrait être un ancien noyau planétaire – et donc un élément constitutif de notre système solaire:
Le noyau de notre planète, chauffé à 5000 degrés Celsius et en fusion, est également composé principalement de deux métaux, le fer et le nickel. Mais les scientifiques ne peuvent pas y accéder, raison pour laquelle l'étudier pourrait donner un aperçu unique de la formation de notre planète:
C'est le cas de le dire. Si la Nasa parvenait à ramener l'astéroïde sur Terre, le gisement de fer à lui seul aurait une valeur d'environ 10 000 billiards de dollars américains, comme l'a estimé en 2017 Lindy Elkins-Tanton, collaboratrice de la Nasa. Cela correspond à un 1 suivi de 19 zéros.
Pour donner une idée: les richesses résultant des gisements de métaux feraient s'effondrer d'un coup la performance économique mondiale. En 2021, le produit intérieur brut mondial s'élevait à environ 96 billions de dollars américains.
Si on répartissait cette somme sur la population mondiale, chaque habitant de la Terre recevrait mathématiquement environ 1,4 milliard de dollars américains avec les trésors.
Le lancement était prévu le jeudi 12 octobre à 16h16 (heure suisse), mais il est désormais reporté au vendredi 13 octobre. La sonde devrait alors décoller du complexe de lancement 39A du Kennedy Space Center en Floride à l'aide d'une fusée Falcon Heavy de SpaceX.
La première destination est la planète Mars. La gravité de cette dernière devrait permettre à la sonde de se mettre en route en mai 2026 vers son objectif principal, 16 Psyché, où elle devrait arriver en août 2029.
Pendant la vingtaine de mois qu'elle passera en orbite autour de l'astéroïde, la sonde prendra des photos, cartographiera la surface et collectera des données afin de déterminer sa composition. Elle enverra ensuite ces données à la Terre.
Pour la communication, l'engin utilise à titre d'essai une nouvelle technologie qui utilise des lasers au lieu d'ondes radio. Avec le paquet «Deep Space Optical Communications» (DSOC) à bord de la sonde, la Nasa veut pouvoir transmettre des données plus rapidement que jusqu'à présent.
Si l'expérience s'avère concluante, cette technologie pourrait également être utilisée pour de futures missions spatiales.
La sonde possède ce que l'on appelle un magnétomètre. Il permet à la Nasa de rechercher des indices d'un ancien champ magnétique sur l'astéroïde. Un champ magnétique résiduel serait éventuellement la preuve qu'un astéroïde s'est formé à partir du noyau d'un corps planétaire.
La sonde possède également un spectromètre à rayons gamma et un spectromètre à neutrons. Ils permettent de déterminer les éléments chimiques qui composent l'astéroïde.
Grâce à un capteur d'images multispectrales, la Nasa veut également obtenir des informations sur la composition minérale de Psyché et en savoir plus sur la nature de la surface de cet astéroïde.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder