Des ultimes moments du Titan, on pensait presque tout savoir. Le timing. L'implosion. Les pièces de l'épave retrouvées. L'identité des passagers - du PDG de l'entreprise Oceangate, Stockton Rush, à l'explorateur britannique Hamish Harding, en passant par le plongeur français vétéran Paul Henri Nargeolet, ainsi que l’homme d'affaires britannico-pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman, 19 ans.
C'était sans compter sur la BBC, qui vient de publier de tout nouveaux documents liés à l'enquête sur la disparition de l'appareil, dans le cadre d'un documentaire. Le Titan a implosé environ 90 minutes après le début de sa descente dans les abysses, il y a près de deux ans.
Ce vendredi, la BBC a dévoilé une séquence vidéo tournée à bord du navire de soutien du sous-marin, le jour du naufrage. On y voit Wendy Rush, l'épouse du chef d'expédition Stockton Rush, se demander:
Un étrange bruit, semblable à un «claquement de porte», vient en effet de raisonner. Elle ignore alors encore que son mari et ses quatre passagers viennent de perdre la vie, sur le coup, dans l'implosion de l'appareil, à une profondeur d'environ 3300 mètres.
Cruelle ironie, quelques instants plus tard, Wendy Rush reçoit un SMS du sous-marin indiquant qu'il a largué deux poids, laissant penser que la plongée se déroule comme prévu. Le message aurait en fait été envoyé juste avant la défaillance du sous-marin. Il a mis plus de temps à atteindre le navire que le bruit de l'implosion.
Le documentaire, Implosion: The Titanic Sub Disaster, révèle également que la fibre de carbone utilisée pour construire le submersible a commencé à se décomposer un an avant la plongée fatale. Plusieurs experts et anciens employés avaient pourtant lancé des avertissements concernant la conception du Titan, assurant qu'une catastrophe était «inévitable».
A raison, hélas. La 80e plongée du Titan, effectuée en 2022, aura été celle de trop pour l'engin, endommageant irrémédiablement ses couches en fibre de carbone. (mbr)