L'Union européenne a appelé samedi les Etats-Unis à «reconsidérer» leur refus d'octroyer des visas aux responsables palestiniens qui prévoient d'assister en septembre à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Washington a annoncé cette décision vendredi soir, à quelques semaines de l'Assemblée générale de l'ONU où la France plaidera pour la reconnaissance d'un Etat palestinien. Le département d'Etat a indiqué «révoquer et refuser» l'octroi de visas «pour les membres de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'Autorité palestinienne», à l'approche de cette réunion internationale.
Ce geste a été dénoncé aussi, à Copenhague, par le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, selon qui «le siège des Nations Unies est un lieu de neutralité (...) un sanctuaire, au service de la paix». «Une assemblée générale des Nations Unies ne saurait souffrir d'aucune restriction d'accès», a-t-il insisté.
«On doit pouvoir discuter ensemble. On ne peut pas nous prendre en otage», a lancé de son côté son homologue luxembourgeois Xavier Bettel, suggérant d'organiser à Genève une session spéciale de l'AG de l'ONU pour s'assurer de la présence des Palestiniens.
Si elle est confirmée, cette mesure extraordinaire de Washington rapprocherait encore plus l'administration Trump du gouvernement israélien. Celui-ci rejette catégoriquement l'idée d'un État palestinien et cherche à mettre sur le même pied l'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, et le Hamas à Gaza.
La condamnation de ce refus de visas est un des rares sujets qui a fait l'unanimité parmi les 27 samedi à Copenhague, alors que les dirigeants de l'UE peinent à s'entendre depuis des mois pour sanctionner Israël face à la situation humanitaire catastrophique à Gaza. (tib/ats)