La cheffe de file de l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa, forcée à l'exil et dont le mari est emprisonné dans le pays, a de son côté dénoncé depuis Varsovie «une farce», qualifiant le dirigeant de «criminel» et exigeant la libération de tous les prisonniers politiques.
L'UE et des ONG de défense des droits humains ont également qualifié cette élection de mise en scène, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas estimant samedi que Loukachenko n'avait «aucune légitimité».
«Nous avons une démocratie brutale au Bélarus», a reconnu le président de 70 ans lors d'une conférence de presse à Minsk à laquelle assistait un journaliste de l'AFP, après avoir voté pour ce scrutin dénué d'enjeu.
Le dirigeant a reconnu que les personnes qui avaient participé aux grandes manifestations inédites contre son pouvoir en 2020 avaient depuis été exclues de certains emplois, affirmant qu'elles pouvaient solliciter une grâce si elles reconnaissaient «qu'elles ont eu tort».
Il s'appuie depuis trois décennies sur le tout-puissant KGB local.
Dimanche, seuls quatre candidats triés sur le volet par le pouvoir ont fait office de faire-valoir.
Au cours de son sixième mandat, Alexandre Loukachenko a totalement étouffé toute dissidence après les grandes manifestations qui avaient suivi la présidentielle de 2020. Soutenu par Moscou, il avait alors réussi à consolider son pouvoir avec des arrestations, des violences et de longues peines de prison visant opposants, journalistes, employés d'ONG et simples manifestants.
Selon l'ONU, plus de 300 000 Bélarusses, sur une population de neuf millions, ont fui leur pays pour des raisons politiques, notamment en Pologne voisine.
Depuis 2020, Alexandre Loukachenko s'est rapproché de Vladimir Poutine - qu'il a qualifié dimanche de «grand frère» - , jusqu'à mettre à disposition son territoire pour envahir l'Ukraine en 2022. Interrogé par l'AFP sur d'éventuels regrets au vu de l'ampleur du bilan humain de l'invasion russe, il a répondu d'un ton ferme: «Je ne regrette rien». (ats/vz)