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La cour suprême a annoncé jeudi 15 décembre prolonger la détention provisoire de Pedro Castillo. Des milliers de ses partisans continuent à manifester à travers le pays pour réclamer sa libération. Plusieurs personnes sont décédées.
16.12.2022, 07:5216.12.2022, 12:28
Pedro Castillo ne retrouvera pas la liberté tout de suite. Le président péruvien déchu, poursuivi pour «rébellion» et «conspiration», a été maintenu jeudi en détention provisoire pour 18 mois par la cour suprême du Pérou.
On vous expliquait tout ici:
L'ex-président de gauche radicale est incarcéré depuis sa destitution le 7 décembre, après une tentative ratée pour dissoudre le Parlement que ses adversaires ont qualifié de coup d'Etat manqué.

Le président déchu du Pérou, Pedro Castillo, escorté par la police au poste de police où il est détenu à Lima, au Pérou, le mercredi 7 décembre 2022.Image: AP
Le parquet, rappelant que Pedro Castillo avait essayé de se réfugier à l'ambassade du Mexique après sa destitution, réclamait son maintien en détention jusqu'en juin 2024, invoquant un «risque de fuite». L'ex-président encourt dix ans de prison. Son avocat, qui dénonce une «mascarade», compte faire appel.
«On le sentait venir. Nous ne sommes pas allés à l'audience, car nous refusons de prendre part à cette mascarade»
L'avocat de Pedro Castillo.
Dans les rues, la mobilisation des partisans de Pedro Castillo ne faiblit pas malgré l'état d'urgence décrété mercredi pour 30 jours dans tout le Pérou. Cette mesure permet à l'armée de participer aux opérations de maintien de l'ordre.
Dix morts
Au moins dix personnes ont été tuées pendant des manifestations, dont deux jeudi lors d'un affrontement à l'aéroport d'Ayacucho (sud), selon le défenseur du peuple (ombudsman), qui a également dénombré 340 blessés. La police a précisé que presque la moitié de ces blessés provenaient de ses rangs.

Des centaines de personnes ont demandé la libération de l'ancien président Pedro Castillo, devant le poste de police où il est détenu à Lima, au Pérou, le 13 décembre 2022.Image: EPA EFE
«Nous exigeons des forces armées l'arrêt immédiat de l'usage d'armes à feu et de bombes lacrymogènes lancées par hélicoptère»
Le bureau du défenseur du peuple dans un communiqué.
Les manifestations les plus virulentes ont eu lieu dans le sud du pays, où cinq aéroports restent fermés (Andahuaylas, Arequipa, Puno, Cuzco et Ayacucho). Plus d'une centaine de routes sont bloquées par des protestataires à travers le pays et le train vers le célèbre site du Machu Picchu a cessé de fonctionner, laissant en rade plusieurs centaines de touristes. (ats/mndl)
Emeutes au Pérou après la destitution de l'ancien président
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