La nouvelle coalition des partis de gauche en France formée en vue des législatives anticipées s'est entendue pour dénoncer «les massacres terroristes du Hamas» du 7 octobre. Elle promet d'abroger la récente et controversée loi immigration, selon son programme commun dévoilé vendredi.
La qualification des attaques commises en Israël le 7 octobre 2023, qui ont provoqué la guerre à Gaza, a divisé au sein de la gauche française. La France insoumise (LFI, gauche radicale) refusait notamment d'assimiler le Hamas à un mouvement terroriste.
Fruit de difficiles négociations, le programme de cette nouvelle coalition, baptisée «Nouveau Front populaire», appelle sur le Proche-Orient «à agir pour la libération des otages détenus depuis les massacres terroristes du Hamas, dont nous rejetons le projet théocratique, et pour la libération des prisonniers politiques palestiniens».
Une avancée significative qui a fait réagir l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui s'est allié au Nouveau Front populaire. Interrogé par France Inter ce vendredi 14 juin, il a insisté sur le fait que ce rassemblement «ne pouvait pas se faire sans certaines clarifications et lignes rouges».
Il a par ailleurs exprimé l'importance d'avoir un candidat premier ministrable qui fasse consensus (pour battre le RN) au sein du Nouveau Front populaire, excluant une candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Glucksmann justifie ainsi son ralliement au nouveau Front populaire: "Fermez les yeux et imaginez : 300 députés RN à l’Assemblée, Bardella Premier ministre, Mariani aux Affaires étrangères, Marion Maréchal à la Culture ou la Famille, Ciotti à l’Intérieur". Efficace et terrifiant pic.twitter.com/57zmNx60Iw
— Nils Wilcke (@paul_denton) June 14, 2024
Le texte prévoit également de «reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine aux côtés de l'Etat d'Israël sur la base des résolutions de l'ONU», de «décréter un embargo sur les livraisons d'armes à Israël» et de «rompre avec le soutien coupable» de Paris au «gouvernement suprémaciste d'extrême droite de (Benjamin) Netanyahu», auquel il faut «infliger des sanctions».
Sur la guerre en Ukraine, autre point de discorde à gauche, le Nouveau Front populaire s'engage à «défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien» et à assurer à Kiev les livraisons d'armes «nécessaires». La coalition propose également «l'envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires» en Ukraine.
Sur le plan intérieur, les partis de gauche s'engagent à «abroger» la loi immigration votée en décembre avec le soutien de l'extrême droite et restreignant notamment le droit d'asile.
Ils promettent aussi de revenir «immédiatement» sur la réforme du président Emmanuel Macron relevant l'âge de départ à la retraite à 64 ans, qui avait été adoptée au printemps 2023 sans le vote des députés et malgré de vastes mobilisations dans la rue.
Cette réforme avait provoqué une vive contestation populaire, marquée par d'importantes manifestations parfois assorties de violences. (svp/ats)