Le candidat a récolté 224 voix. Mais l'actuelle cheffe de l'Etat, la pro-occidentale Salomé Zourabichvili, avait auparavant jugé ce vote illégal et dit qu'elle refuserait de rendre son mandat tant que de nouvelles législatives n'auraient pas été organisées.
L'ex-république soviétique connaît une période de troubles. Rappelons que le gouvernement a décidé fin novembre de suspendre jusqu'en 2028 tout négociation d'adhésion à l'UE.
Des manifestations pro-UE rassemblent depuis des milliers de personnes chaque soir, devant le Parlement, à Tbilissi. Les protestataires exigent de nouvelles élections et accusent le gouvernement de suivre une dérive autoritaire prorusse.
Samedi, de nouveaux rassemblements d'opposition, organisées par différents groupes, se tiennent à Tbilissi, dans le calme, Des centaines de protestataires ont bravé le froid dès la matinée. Certains ont apporté des ballons de football pour tourner en dérision Mikheïl Kavelachvili, un ancien footballeur professionnel, qui a notamment évolué avec le FC Sion en Suisse.
Connu pour ses diatribes contre les détracteurs du pouvoir, Kavelachvili était officiellement le seul candidat. L'opposition a en effet refusé de siéger au parlement et n'a proposé personne pour ces fonctions.
Âgé de 53 ans, Kavelachvili est accusé d'être un pantin du milliardaire Bidzina Ivanichvili. Celui-ci a fait fortune en Russie, fondé le parti Rêve géorgien et dirige le pays en coulisses depuis 2012. Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, a estimé vendredi que la désignation du président était une «parodie» et serait «anticonstitutionnelle» et «illégitime».
En Géorgie, les pouvoirs du chef de l'Etat sont limités et essentiellement symboliques. Mais cela n'a pas empêché l'ex-diplomate française de 72 ans de devenir l'une des voix de l'opposition pro-européenne.
Plus de 400 manifestants ont été interpellés vendredi soir, selon des chiffres officiels. Des descentes de police ont conduit à la saisie de quantités de feux d'artifice et à l'arrestation de plusieurs meneurs. Samedi matin, la mobilisation devant le parlement a démarré dans le calme. (ats/vz)