Branle-bas de combat en Russie: depuis samedi matin, les troupes mercenaires du groupe Wagner se sont mobilisées. Elles ont fait main basse sur le quartier général de l'opération russe en Ukraine à Rostov-sur-le-don. En parallèle, des véhicules de Wagner remontent vers le nord à toute vitesse, vers Moscou.
Ont-elles pour objectif de prendre le contrôle de bâtiments ou de structures liées au gouvernement de Vladimir Poutine? Un coup d'Etat est-il en cours? Le principal intéressé a réagi dans un discours révélateur:
Le maître du Kremlin évoque également un «coup d'Etat» suivi d'une possible «guerre civile». Un scénario et un vocabulaire qui évoquent la Révolution bolchévique. Et Poutine le sait:
Il complète: «Les intrigues et les discussions dans le dos de l'armée se sont révélées être la plus grande catastrophe, la destruction de l'armée et de l'Etat».
Présent sur le plateau de LCI samedi après-midi, le criminologue et expert en sécurité Alain Bauer a analysé cet élément, indiquant que «les mots de Vladimir Poutine indiquent une perte de contrôle». Il continue:
L'expert estime qu'il est «très curieux de voir comment les évènements l'amènent à se comparer à cette situation».
Jusqu'à présent, le maître du Kremlin avait fait référence à la «Grande guerre patriotique», la Seconde guerre mondiale en Russie, pour mobiliser sa population dans un esprit de sacrifice, comme les troupes de Staline avaient combattu celles d'Hitler. Une menace existentielle, mais extérieure.
Vladimir Poutine fait désormais référence au tsarisme comme modèle d'Etat. Un revirement rapide, même s'il faut dire que la situation est similaire à celle de 1917. Il s'agit toutefois... d'un évènement historique où l'Etat a été renversé.
Ce dernier point est d'autant plus important. Lorsque Vladimir Poutine utilisait une référence au Soviétisme, il laissait entendre que la victoire en découlera. En laissant planer le spectre d'un «effondrement de la Russie», il parle en fait d'un effondrement du Poutinisme. Sur LCI, Alain Bauer commente ainsi:
Le revirement sémantique de Poutine est d'ailleurs d'autant plus surprenant que c'est justement l'idéologie communiste qui a démis le régime du tsar. Le destin de Vladimir Poutine va-t-il s'aligner sur celui de Nicolas II, démis de son trône, emprisonné puis exécuté des mois plus tard par les bolchéviques? Les prochains jours nous le diront.