«Welcome back!» a-t-il balancé à Donald Trump, avec un sourire étonnamment large. Derrière un feu de cheminée trop réconfortant pour être honnête, Joe Biden n'a jamais semblé aussi apaisé que ce mercredi, dans le Bureau ovale, où le 46ᵉ président a accueilli le 47ᵉ. Quatre ans que les deux hommes, qui se détestent cordialement, jouent au chat et à la souris. Une guerre qui avait démarré avec le refus du milliardaire de Mar-a-Lago d'accepter la défaite, en 2020, pourtant battu à la loyale par le démocrate de 81 ans - 82, la semaine prochaine.
«Qu'on en finisse!», pouvait-on lire dans les yeux d'un homme politique qui, malgré la défaite de sa vice-présidente, paraît désormais pressé de passer à autre chose, mais dans les règles de l'art. Cette transition en douceur lui avait été pourtant refusée par Trump, alors vexé comme un enfant d'avoir à rendre les clés de la Maison-Blanche. Après une campagne d'une violence incomparable dans l'histoire américaine moderne, Donald Trump, parce que victorieux, s'est retenu de ne pas cracher sur le tapis en entrant, histoire de savourer son élection démocratique.
President Biden: "Congratulations. Looking forward to a smooth transition...Welcome back."
— CSPAN (@cspan) November 13, 2024
President-elect Trump: "Politics is tough and it's in many cases not a nice world, but it is a nice world today. I appreciate it very much." pic.twitter.com/OUQLkb12tC
Un peu plus tôt dans la matinée, le futur président des Etats-Unis a déployé sa joie d'être de retour au sommet du monde, en s'adressant aux républicains du Congrès. On appelle cela un tour d'honneur. De quoi nourrir son ego et... faire du Trump. Au pupitre, le milliardaire a balancé une plaisanterie qui n'a fait rire que les élus de son camp, en évoquant la fin légale de son deuxième mandat, dans quatre ans.
Bien que formel, ce rendez-vous est exceptionnel. «Donald le tyran» et «Crooked Joe Biden», tout sourire, dans le bureau qu'ils sont rendus, repris et disputés, parfois jusqu'au sang. L'attitude du 46e président des Etats-Unis est la preuve que le respect des institutions respire encore, du moins jusqu'à l'investiture du successeur. L'avenir pourrait d'ailleurs donner encore plus de poids à ce meeting, au gré des attitudes et des décisions d'un Donald Trump qui a promis de serrer un grand nombre de vis, sans trop se soucier des conséquences à long terme.
Ce Bureau ovale, Trump le connait bien. Les rideaux dorés sont d'ailleurs toujours là, tout comme le célèbre Resolute Desk. En revanche, et comme le rappelle le Washington Post, «les drapeaux des différentes branches de l'armée américaine que Trump avait exposés derrière le bureau où Biden avait installé un drapeau américain ont disparu». Trump va-t-il réhabiliter le buste de Winston Churchill que Biden avait remisé le temps de son mandat? Mystère.
Prochaines étapes: le 17 décembre pour valider les voix du collège électoral et, bien sûr, le 6 janvier, quand le Congrès officialisera l'élection présidentielle, présidé par... Kamala Harris.