C'est avec le «cœur lourd» que le duc de Sussex a annoncé la nouvelle, ce mardi soir. Après des mois de bisbilles internes au sein de son association, Sentebale, active au Lesotho et au Botswana, il a préféré rendre les larmes en même temps que l'ensemble de son conseil d'administration - dont le cofondateur, le prince Seeiso du Lesotho.
«Il est désolant que la relation entre les administrateurs de l'association et la présidente du conseil d'administration se soit irrémédiablement détériorée, créant une situation intenable», poursuit la déclaration.
Cinq anciens administrateurs se sont fendu d'un communiqué au ton similaire, confirmant qu'ils se sentaient «obligés» de démissionner pour le bien de l'organisation:
«Il est désespérément triste que la rupture de la relation ait dégénéré en un procès intenté par la présidente contre l'association caritative», poursuit le long communiqué.
En effet, selon les médias britanniques, cette décision fait suite à une rupture de confiance avec Sophie Chandauka, la présidente de Sentebale, nommée l'été dernier. Après des divergences sur la marche à suivre et l'enlisement du conflit, les administrateurs avaient fini par prier cette avocate britannique originaire du Zimbabwe de se retirer. L'intéressée a préféré traîner l'association caritative devant la justice, afin de conserver son poste.
Après l'annonce publique mardi soir, l'avocate a réagi par un communiqué cinglant accusant le conseil d'abus de pouvoir, d'intimidation, de misogynie et de harcèlement.
«Au-delà du récit victimaire et de la fiction qui ont été diffusés dans la presse», dénonce Sophie Chandauka dans une déclaration transmise au Times, «il y a l'histoire d'une femme qui a osé dénoncer des problèmes de mauvaise gouvernance, de gestion exécutive déficiente, d'abus de pouvoir, d'intimidation, de harcèlement, de misogynie, de misogynie - et le camouflage qui s'en est suivi».
La démission d'Harry est d'autant plus remarquable que Sentabale a longtemps été la prunelle de ses yeux, au milieu de ses nombreux engagements caritatifs.
Après s'être pris d'affection pour le pays enclavé du Lesotho en 2004, pendant une année sabbatique qu'il avait passée sur le continent africain, le prince avait co-fondé cette association pour venir en aide aux personnes vivant dans la pauvreté, ainsi que celles atteintes du VIH et du sida, aux côtés de son ami de longue date, le prince Seeiso.
Harry s'est encore rendu en Afrique en octobre dernier pour marquer son soutien à l'association et, en décembre dernier, il a assité à un événement organisé par Sentebale à New York.
Bien que Sentebale ait déjà nommé de nouveaux membres au conseil d'administration, les princes fondateurs seront certainement des ambassadeurs difficiles à remplacer. En attendant, la Charity Commission du Royaume-Uni a confirmé mardi qu'une enquête était en cours, afin de faire toute la lumière sur cette crise profonde qui secoue l'organisation chère au coeur du prince.