Il semble loin, le temps où la biographe royale respectée Tina Brown pouvait affirmer sans gêne aucune que «toutes les idées de Meghan sont, malheureusement, complètement nulles». Ou encore que:
Peut-être. Reste que la duchesse de Sussex connait un printemps particulièrement brillant. Cinq ans après avoir claqué la porte de la «Firme» et sauté dans un avion pour retrouver sa Californie d'origine, mari et enfants sous le bras, Meghan Markle (oups, pardon, Meghan «Sussex» comme elle s'appelle désormais) a trouvé sa voie.
Ce n'est ni le cinéma. Encore moins la charité. La vocation de Meghan Markle, la vraie, c'est la bouffe.
C'est du moins ce que la duchesse a démontré la semaine dernière, lorsque le New York Times est venu lui rendre visite dans sa (vraie!) cuisine, à Montecito, «par une belle matinée». Un article tout à la gloire de la femme passée «d'épouse royale brisée à déesse domestique triomphante».
Se pourrait-il que les critiques assassines qui ont suivi la diffusion de sa série sur Netflix, With Love, Meghan l'accusant d'être inauthentique, mièvre et peu inspirante... se trompent?
Absolument, à en croire la journaliste du New York Times, qui revient sur le début de l'histoire d'amour de Meghan avec la cuisine, des dîners qu'elle concoctait pour ses camarades d'université à sa reconversion récente.
Dytirambique, l'article décrit encore Meghan comme «optimiste», «charmante» et toujours à «l'écoute des journalistes». Ainsi que, visiblement, «gênée par les accusations de manque de proximité et de décalage avec la réalité».
Meghan affirme ne pas avoir perdu pied. Après tout, quand la duchesse de Sussex dîne avec son mari et leurs deux enfants, le menu se compose régulièrement de nuggets de poulet, de hamburgers végétariens et de Tater Tots surgelés - des sortes de pommes duchesse à l'américain, dont regorge le congélateur familial.
Comble de l'honneur, ce portrait élogieux de Meghan en nouvelle déesse de la cuisine s'accompagne de la publication de deux de ses recettes sur le site du prestigieux site de cuisine, NYT Cooking. Une salade de pâtes printanière et une «Chantilly Lili», dessert baptisé en hommage à sa fille de 3 ans, Lilibet, et inspiré d'une recette de pudding à la banane de sa grand-mère.
Une consécration presque aussi gratifiante que de recevoir la bénédiction de Gwyneth Paltrow, sa célèbre voisine de Montecito, qui l'a accueillie à bras ouverts dans le business très compétitif du lifestyle - et sa cuisine pour y déguster une part de tarte.
Malgré la salve de critiques et de moqueries (filtrées par les membres de son équipe) sur sa nouvelle série, «Meghan passion cuisine» semble susciter un attrait presque aussi irrésistible que «Meghan la princesse rebelle». Après plusieurs productions décevantes au box-office, With Love, Meghan a fait un véritable tabac sur Netflix, se hissant dans le top 10 dans 24 pays la semaine suivant sa première, avec 2,6 millions de vues.
Les vêtements que porte la duchesse tout au long des épisodes, proposés la semaine passée sur une boutique en ligne, ont pour la plupart été épuisés en quelques heures - ce qui devrait lui permettre de rafler au passage une commission sur certains produits.
Quant à ses recettes, impossible de naviguer sur TikTok ou Instagram sans tomber sur un utilisateur enthousiaste s'essayant aux «skillet spaghetti» ou au famous banana bread de Meghan Markle.
De quoi oublier le lancement en demi-teinte de son nouveau site internet d'objets ménagers et de produits alimentaires, As Ever, qui s'était accompagné de son lot de polémiques et d'accusations de plagiat.
30 petites minutes après leur mise en ligne, ce mercredi, les premiers produits de la marque étaient déjà tous en rupture de stock - malgré le prix onéreux de la «tartinade de fraises» (14 dollars) ou des paillettes de fleurs comestibles (15 dollars).
Une source «bien placée» a glissé au Telegraph que les articles étaient mis à disposition en petites quantités pour s'épuiser le plus rapidement possible, histoire de susciter l'intérêt - une stratégie marketing courante.
Ces huit produits ne constituent toutefois qu'un aperçu, puisque de nombreux articles devraient venir compléter la gamme ces prochaines semaines, avec d'autres «incontournables vers lesquels Meghan se tourne sans cesse dans sa propre cuisine et sa vie quotidienne», indique une source.
L'ère des controverses touche peut-être à sa fin pour l'entrepreneuse en herbe. Netflix, en tout cas, continue de miser sur son poulain. La société de production a achevé le tournage d'une deuxième saison du show culinaire et investit à coup de milliers de dollars dans la marque As Ever.
Quant à la duchesse de Sussex, elle serait convaincue que ses nouvelles entreprises commerciales la rendront extrêmement riche, révélait The Telegraph plus tôt cette semaine.
Un projet ambitieux. Mais, à juger par le succès de tout qu'entreprend Meghan Markle ces dernières semaines, il se pourrait que, pour cette fois, la duchesse de Sussex fasse preuve de «jugement».