C'est un drame politique et judiciaire qui risque de secouer encore un bon moment la presse britannique et internationale. Après l'annonce choc du prince Harry de démissionner avec effet immédiat de son ONG adorée, Sentebale, qu'il avait cofondée en 2006, et les graves accusations publiques de sa présidente, l'avocate Sophie Chandauka, l'affaire connait un nouveau rebondissement.
La Charity Commission, une agence gouvernementale britannique, a annoncé l'ouverture d'une enquête pour tirer les choses au clair.
Mission de cette commission? «Recueillir des preuves et d'évaluer la conformité de l'organisme de bienfaisance et des administrateurs passés et présents avec leurs obligations légales», indique-t-elle dans un communiqué, dont le but est «de s'assurer que les administrateurs remplissent leur devoir premier envers leur mission caritative et leurs bénéficiaires».
Une nouvelle étape saluée par le prince Harry, qui a publié une déclaration plus coupante qu'à son habitude, relayée par les médias britanniques. S'exprimant au nom des anciens administrateurs et mécènes de Sentebale, il a déclaré qu'il espérait que la commission découvrirait «la vérité qui nous a collectivement forcé à démissionner».
«Nous gardons espoir que cela permettra à l’association caritative d’être immédiatement placée entre de bonnes mains, pour le bien des communautés que nous servons», poursuit le duc de Sussex.
De son côté, Sophie Chandauka, qui accuse Harry de «harcèlement et d'intimidation à grande échelle», a salué la nouvelle. L'avocate britannique a ajouté qu'elle avait déjà fait part de ses «inquiétudes» à la Charity Commission, avec une «plainte de dénonciation concernant l'intimidation, le harcèlement et la misogynie».
Selon la BBC, les désaccords porteraient notamment sur des inquiétudes financières et des désaccords sur les collectes de fonds. L'association caritative avait pourtant perçu près d'1,2 million de livres de dons du prince Harry, après le succès de ses mémoires en 2022, Spare. Un don «incroyablement utile», a résumé Sentebale, mais qui ne représentait pas un «pipeline de financement à long terme».
Dans ce cadre, près de 500 000 livres sterling auraient été dépensées par l'association en consultants dans le cadre d'une stratégie pour obtenir de nouveaux donateurs aux Etats-Unis, mais qui, selon des sources proches du dossier, n'auraient pas donné de résultats adéquats.
Une porte-parole a toutefois rejeté l'affirmation selon laquelle ces 500 000 livres auraient été dépensées pour des consultants américains - et défendu son approche de recherche de nouveaux fonds pour une œuvre caritative.
Il incombe désormais à la Charity Commission de retracer le fil et d'accumuler les preuves sur la gestion en interne de Sentebale. Un travail ardu et qui promet bien d'autres rebondissements dans cette nouvelle saga du prince Harry.