De nouvelles sanctions de l'Occident, un rouble plus faible et une baisse des récoltes ont, du point de vue de la banque centrale russe, alimenté l'inflation dans le pays. Dans son dernier rapport, la banque centrale prévient que le renchérissement reste un défi économique central.
En 2024, le taux d'inflation était de 9,52%, alors qu'il était encore de 7,42% en 2023. Il reste donc très éloigné de la valeur cible de 4,0%. La persistance de prix élevés a déjà des répercussions sociales: dans les supermarchés, certains aliments doivent être mis sous clé.
Malgré une forte croissance économique continue au quatrième trimestre 2024, la banque centrale laisse entendre une possible faiblesse à venir. La raison en est apparemment, bien qu’elle ne l’exprime pas ainsi: l’économie de guerre stimule artificiellement l’économie, ce qui pourrait à long terme accentuer le déclin économique de la Russie.
En décembre 2024 et janvier 2025, l'inflation ajustée des variations saisonnières est restée élevée, suggérant que la demande continue de dépasser l'offre. La banque centrale souligne que, pour maîtriser l'inflation, il sera nécessaire de maintenir des conditions monétaires restrictives sur une période prolongée.
Elle veut donc augmenter les taux d'intérêt pour faire pression sur la conjoncture, pour maîtriser l'inflation. Lors de sa dernière réunion sur les taux d'intérêt en décembre 2024, la banque centrale a maintenu de manière inattendue le taux directeur à 21% malgré le taux d'inflation élevé.
Le président Vladimir Poutine avait récemment qualifié l'inflation élevée de «signal alarmant». La banque centrale russe prévient qu'il n'est plus possible de maintenir des taux de croissance élevés dans un environnement marqué par une main-d'œuvre rare et des capacités de production limitées. Une nouvelle relance de l'économie pourrait même entraîner une récession. Les experts s'attendent à ce que l'inflation dépasse cette année les 4,5 à 5,0% prévus par la banque centrale.
Traduit et adapté par Noëline Flippe