Mardi matin, le TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 192 euros le mégawattheure (MWh) renouant ainsi avec ses niveaux du début de l'invasion russe de l'Ukraine. Il entraîne dans son sillage les cours du pétrole.
Les prix du gaz européen ont poursuivi leur envol mardi, atteignant le plus haut taux, depuis le record historique de mars. Cette hausse intervient après l'annonce, lundi, de nouvelles coupes drastiques des livraisons via le gazoduc Nord Stream. Ceci, alors que les nations européennes s'efforcent de reconstituer leurs réserves à l'approche de l'hiver. En effet, les stocks de gaz européens «sont loin d'avoir atteint le niveau requis de 90%», rappelle Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Cette dernière craint également que la Russie «n'utilise le gaz naturel comme une arme pour obtenir des concessions de la part de l'Occident». Pour le ministre tchèque de l'Energie, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE, il s'agit d'«une preuve supplémentaire» que l'Europe doit «réduire sa dépendance dès que possible» envers la Russie.
Les inquiétudes concernant l'approvisionnement de l'Europe en gaz russe ont également un impact sur les prix du pétrole, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. «Une compression potentielle du gaz fourni à l'Europe est susceptible d'augmenter la demande de pétrole et d'autres carburants connexes tels que le diesel».
Pour parler chiffre, le baril de Brent de la mer du Nord prévu à la livraison pour septembre a augmenté de 1,45%, soit 106,67 dollars. Les chiffres sont de 1,73%, soit 98,37 dollars, pour le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain. Stephen Innes, de chez SPI, voit désormais l'élargissement de l'écart des prix du Brent et du WTI comme un «signe d'un resserrement plus important en Europe qu'aux Etats-Unis». (ats/sia)