Ils ont identifié la faille de la défense aérienne russe
Une étude récente montre que la production russe de systèmes modernes de défense aérienne, malgré leur grande performance, reste vulnérable. L’analyse provient de l’institut britannique de recherche militaire Royal United Services Institute (RUSI).
Selon lui, l’Occident pourrait agir de manière plus ciblée en orientant les sanctions vers des éléments critiques de l’industrie de l’armement russe. Les auteurs soulignent que les importateurs russes se font souvent passer pour des entreprises civiles afin de se procurer librement des composants provenant de pays occidentaux.
Les chercheurs estiment que le système de missiles russes S-400 est techniquement performant et indiquent que, selon leurs observations, jusqu’à 95% des attaques ukrainiennes à longue portée seraient actuellement interceptées. Ces systèmes sont mobiles, difficiles à localiser et donc presque impossibles à attaquer.
Cependant, le point faible se situe au niveau industriel: la consommation de missiles dépasse la capacité de production. L'institut militaire a recensé environ 400 entreprises impliquées, y compris des fabricants de composants très sensibles pour lesquels il n’existe parfois pas de producteurs de substitution.
Selon l’étude, la mise en place d’une production nationale de puces présente des retards importants. Les fabricants russes seraient technologiquement en retard d’environ neuf ans. Le document mentionne également des pénuries de béryllium oxyde, un matériau essentiel pour les éléments radar, provenant exclusivement d’une mine dans l’est du Kazakhstan. Des contrôles douaniers plus stricts y ont récemment entraîné de longs délais, ce qui a pu ralentir la production militaire.
Les auteurs concluent que les sanctions et les contrôles à l’exportation ne permettent que rarement d’arrêter complètement les livraisons, mais qu’ils peuvent sensiblement ralentir les processus et en augmenter le coût. L'étude suggère également une coordination plus étroite entre les attaques militaires contre les usines d'armement et les sanctions, ce qui compliquerait le remplacement des installations endommagées ou les stocks. Une production russe ralentie aurait aussi des conséquences pour des pays clients, comme l’Inde et la Turquie, car les pièces détachées et les missiles deviendraient plus rares.
Une autre partie de l’analyse fournit des exemples de technologies occidentales utilisées dans les armes russes. Ainsi, dans des débris de drones Shahed, des roulements à billes portant la marque d’un fabricant suédois ont été découverts. Le groupe a indiqué qu’il s’agissait de contrefaçons utilisant «illégalement la marque SKF» et a précisé qu’il n’entretenait aucune relation commerciale avec la Russie. Néanmoins, ces produits parviennent régulièrement en Russie via des pays tiers, comme le Kazakhstan ou le Kirghizistan. De nombreux composants de fabrication suisse finissent également souvent dans des missiles russes. (t-online)
Traduit de l'allemand

