«L’agressivité des attaques augmente»: cette stratégie russe fonctionne
La population ukrainienne va endurer cette année un hiver encore «plus dur» à cause des bombardements russes ayant causé des dégâts «considérables» à son système gazier, a affirmé le directeur de la principale entreprise publique du secteur, Naftogaz.
Le système énergétique ukrainien est la cible des frappes russes depuis le début de l'invasion lancée par le Kremlin en 2022. Les centrales électriques ont été longtemps les plus touchées, mais, depuis cet automne, ce sont les infrastructures gazières qui souffrent particulièrement.
Un réseau gazier sévèrement endommagé
Le directeur de Naftogaz, Serguiï Koretsky, soulignait la semaine dernière:
Selon lui, des centaines de missiles et de drones russes ont dévasté le système gazier, causant des destructions «considérables» et réduisant fortement la production nationale de gaz en Ukraine qui couvrait près de 80% de ses besoins avant la guerre.
Comparé aux trois précédentes années de guerre, l'hiver 2025/2026 sera «certainement plus dur», estime Serguiï Koretsky.
Les attaques russes ont causé des dégâts estimés à 1,1 milliard de dollars sur le réseau gazier ukrainien, a-t-il précisé, ajoutant que la remise en état de certains sites pourrait prendre jusqu'à deux ans, car ils nécessitent des pièces fabriquées sur mesure venant d'Europe et des Etats-Unis.
Une cruelle stratégie de la Russie
Ces bombardements de la Russie, menés principalement la nuit, causent très régulièrement des coupures d'électricité, de chauffage, d'eau chaude, et perturbent le sommeil de centaines de milliers de personnes en Ukraine.
Selon Kiev et ses alliés, ils visent à briser la résistance de la population, après presque quatre ans de guerre à grande échelle. Koretsky précise que Moscou emploie contre le réseau gazier des missiles balistiques ou de croisière que la défense antiaérienne ukrainienne a du mal, voire échoue, à détruire en vol.
Sur un site de production de gaz touché lors d'une récente frappe russe, des journalistes ont vu des réservoirs de stockage explosés, entourés de débris.
D'après Koretsky, la production nationale de gaz en Ukraine en 2025 sera «nettement inférieure» aux 13,9 milliards de mètres cubes (mmc) enregistrés en 2024. Et même avec ce dernier chiffre, Kiev a dû importer 4 mmc supplémentaires, pour un coût de 2 milliards de dollars, afin de subvenir à ses besoins.
Selon un rapport fin octobre de l'Institut de la Kyiv School of Economics (KSE), «50% de la production de gaz naturel» du pays a été mise hors service par les bombardements russes.
