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Avec ces Russes qui craignent les drones ukrainiens

Un militaire ukrainien pilote un drone lors d'une compétition qui simule des conditions de combat.
Un militaire ukrainien pilote un drone lors d'une compétition qui simule des conditions de combat.Image: YURIY DYACHYSHYN / AFP

«Les derniers mois ont été difficiles»: l'Ukraine cible cette ville russe

Après bientôt quatre années de guerre en Ukraine, certaines villes russes sont impactées par la menace des drones ukrainiens. C'est le cas de Sotchi, au bord de la mer Noire. Mais cette réalité ne décourage pas tous les vacanciers.
06.10.2025, 18:5206.10.2025, 18:52
team afp, sotchi

Les coupures d'Internet sont devenues monnaie courante dans la ville russe de Sotchi, de plus en plus menacée par des frappes de drones ukrainiens en représailles.

Les autorités russes ont tenté de protéger leurs citoyens des retombées de l'offensive lancée contre l'Ukraine en 2022, mais à mesure que Kiev intensifie ses propres attaques de drones à longue portée sur le territoire russe, les perturbations de la vie quotidienne sont devenues de plus en plus fréquentes.

Frapper le secteur de l'énergie russe

Nadezhda Gorshanova, une entraîneuse sportive de 23 ans originaire de la ville, a déclaré:

«Les derniers mois ont été difficiles. Nous sommes constamment déconnectés. Généralement, la nuit et le matin, il y a des alertes concernant des drones.»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est engagé à intensifier les frappes contre les sites énergétiques et militaires russes, en représailles aux bombardements quotidiens menés depuis plus de trois ans par l'armée russe et dans le but de priver Moscou de ses réserves énergétiques vitales.

Sous le feu quasi constant, des millions d'Ukrainiens ont été contraints de quitter leurs foyers dans le sud et l'est du pays, et des dizaines de milliers de personnes ont été tuées.

Des raids aériens retentissent quotidiennement dans tout le pays, y compris dans la capitale Kiev, obligeant les habitants épuisés à se précipiter vers la station de métro ou l'abri anti-aérien le plus proche pour se mettre à l'abri, ou à risquer d'être touchés par un drone ou un missile, ce qui est de plus en plus probable.

Des conséquences qui rattrapent les Russes

Pendant la majeure partie de ces trois années de guerre, les Russes n'ont pas eu à faire face à ce genre de réalité quotidienne. Au-delà des régions frontalières, les alertes aériennes sont rares.

Mais, alors que la guerre entre dans sa quatrième année et que l'Ukraine a lancé plusieurs frappes réussies loin derrière le front, la situation est en train de changer.

Les fermetures temporaires d'aéroports sont fréquentes, perturbant les vols et provoquant parfois des perturbations dans les transports. L'internet mobile est également souvent coupé, afin de perturber les trajectoires de vol des drones. Gorshanova explique:

«En général, Internet est coupé entre 22H00 et 7H00, mais en cas de menace importante de drones, il reste coupé plus longtemps. Cela pose alors des problèmes pour se rendre au travail le matin, en taxi ou en transports en commun.»

Des perturbations qui ne font pas peur à tous

Située sur la côte russe de la mer Noire, la station balnéaire de Sotchi est depuis longtemps une destination estivale prisée par l'élite russe, y compris le président Vladimir Poutine.

La ville et les montagnes environnantes ont accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 2014 et des matchs de la Coupe du monde de football de 2018. Dans le hall des arrivées de l'aéroport, une peinture représente désormais un avion militaire survolant un champ de fleurs.

Lorsque Poutine s'est rendu dans la ville en début de semaine, Internet a été coupé pendant presque toute la durée de son séjour, alors que des drones ukrainiens auraient été aperçus dans la région.

Si certains touristes ont été «effrayés» et ont préféré ne pas venir, selon Gorshanova, les Russes ont pour la plupart continué à affluer dans la région. Allongé sur la plage avec sa femme et sa belle-mère, Sergei Kamenyuk assure que cette perturbation ne le dérange pas. Le jeune homme de 28 ans, portant une grande croix orthodoxe en or et un maillot de bain aux couleurs vives, raconte:

«Oui, Internet est coupé. Mais au contraire, c'est bien, personne ne peut vous joindre et vous ne pouvez joindre personne non plus, donc vous vous détendez tout simplement.»
«La seule chose qui nous inquiète un peu, ce sont les hélicoptères qui survolent la région et les différents drones. C'est un peu inhabituel»
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Si j’étais algérien, je serais fier de Boualem Sansal
C'est un Boualem Sansal bouleversant de dignité qui parle aux médias depuis son retour en France, après un an de détention en Algérie. L'écrivain franco-algérien est un sacré bonhomme!
Boualem Sansal est bien un Algérien. Certes, il est Français aussi depuis un peu plus d’un an, naturalisé par Emmanuel Macron en personne. Mais cette ironie grave, cet esprit bravache, ce nif, cet orgueil de bon aloi dont il a témoigné ce lundi matin au micro de France Inter, sont bien la marque d’un Algérien. Les «vrais», même ceux qui ne l’aiment pas ou disent ne pas l’aimer, ce qui n’est pas pareil, le reconnaîtront. Il est l’un des leurs.
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