Le Franco-Suisse incarcéré en Russie est un «prisonnier politique»
Le chercheur français Laurent Vinatier, déjà condamné à trois ans de prison en Russie et désormais accusé d'espionnage, est un «prisonnier politique», un «pion» utilisé par les Russes pour «faire pression», ont affirmé mardi ses parents dans un entretien à l'AFP.
Leur fils «devient un pion, coincé entre la France et la Russie, et que les Russes utilisent certainement pour faire pression», déplorent Brigitte et Alain Vinatier.
Brigitte Vinatier dénonce une «détention arbitraire» et explique:
Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur de 49 ans spécialiste de l'espace post-soviétique était employé sur le sol russe par une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s'agissant de l'Ukraine.
Il a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s'être enregistré en tant qu'«agent de l'étranger», un label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs.
Les nouvelles accusations d'espionnage le visant et pour lesquelles il a comparu lundi à huis clos à Moscou sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison.
Selon Brigitte Vinatier, cette «nouvelle enquête va être prolongée et devrait donc s'arrêter fin novembre, et puis on ne sait pas ce qui va se passer ensuite». En principe, il devrait y avoir un procès avec une peine prononcée.
Le père et la mère de Laurent Vinatier disent s'angoisser «pour la pression psychologique» subie par leur fils et la perspective d'une longue détention potentielle.
Alain Vinatier exprime:
«S'il reste 20 ans, c'est sûr qu'on sera morts» quand il sera libéré, abonde sa femme.
Paris a exigé de Moscou la libération de son ressortissant, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis l'assaut russe contre l'Ukraine lancé en 2022 et les sanctions qui ont suivi. (afp)


