Alors que la guerre s'apprête à prendre un nouveau tournant avec l'arrivée sur le terrain des chars américains Abrams et allemands Leopard, la Russie se prépare, elle aussi, à sortir les grands moyens. Elle vient d'annoncer son intention d'utiliser des robots de combat de son propre développement, les «Marker».
Selon la radio nationale russe Sputnik, le chef de l'aérospatiale russe et actuel directeur du groupe technique militaire «Tsar Loups», Dmitry Rogozin, a bien l'intention d'envoyer quatre modèles de «Marker» sur les zones de combat.
C'est sur Telegram que Dmitry Rogozin a fait part de sa rencontre avec Evgeny Dudorov, le directeur de Magnitogorsk android technology, le fabricant des robots de combat. Selon ce dernier, quatre modèles sont déjà en route vers le Donbass.
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Le «Marker» est un véhicule terrestre sans pilote (UGV) dont la forme ressemble à celle d'un char de grenadiers. Des rapports de l'agence de presse russe Ria novosti ont montré un véhicule à trois essieux, auquel différents composants peuvent être ajoutés - par exemple, une tourelle équipée de mitrailleuses et de missiles antichars, ou un boîtier capable de lancer des drones. Les images des appareils publiées jusqu'à présent ne montrent pas de gros canon de bord.
Plus petit, plus léger et donc plus maniable qu'un char classique, ce robot de trois tonnes a l'avantage de ne pas devoir accueillir de soldats. D'après Dmitry Rogozin, il sera possible de fournir à ces véhicules robots des photos des chars de combat ennemis. Les «Marker» devraient ainsi être capables de reconnaître les modèles occidentaux et de les détruire de manière autonome.
Présenté pour la première fois en 2019, le «Marker» a été développé par la société russe d'armement high-tech Android technologies. A l'époque déjà, on le disait capable de détecter lui-même des cibles et d'opérer en association avec des drones.
Il y a un an, il a été annoncé que la phase de développement était terminée. L'agence de presse Tass a indiqué que le robot pouvait abattre des drones ennemis avec des impulsions électroniques.
Les rapports sur les performances des chars «Marker» n'ont toutefois pas encore été confirmés de manière indépendante.
La Russie a déjà utilisé des robots lors de la guerre en Syrie, apparemment avec un succès plutôt limité. Selon les médias, le modèle «Uran-9» aurait connu des problèmes récurrents. Entre autres, le char devait encore être piloté à l'aide d'une télécommande, mais celle-ci ne pouvait probablement parcourir que 400 mètres. Par ailleurs, la Russie travaillerait sur d'autres chars de combat sous les noms de «Shturm» et «Soratnik». Ceux-ci devraient opérer sur la base des chars T-72 existants - un avantage notable pour la maintenance et la réparation.
Selon un rapport du Frankfurter Rundschau, les Pays-Bas auraient déjà transféré en octobre des robots de combat à des fins de test en Lituanie, non loin de la frontière russe. Ces véhicules autonomes à chenilles peuvent être utilisés aussi bien à des fins logistiques que de reconnaissance et de combat direct. D'autres forces armées de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) travailleraient également déjà sur des robots de combat, selon le dr. Frank Sauer de l'Université de la Bundeswehr à Munich.