La justice russe a réclamé lundi une peine de trois ans et trois mois de prison ferme pour le Français Laurent Vinatier. Ce collaborateur d'une ONG suisse, installé à Lausanne, est détenu en Russie depuis début juin. Il est accusé de ne pas s'être enregistré en tant qu'«agent de l'étranger».
«L'accusation demande de reconnaître l'accusé coupable (...). Je propose d'imposer une peine de privation de liberté d'une durée de trois ans et trois mois, à purger dans une colonie pénitentiaire», a déclaré la procureure dans la salle d'audience d'un tribunal à Moscou.
Ce chercheur spécialiste de l'espace post-soviétique, âgé d'une quarantaine d'années, travaillait en Russie pour le Centre pour le dialogue humanitaire (HD Centre) de Genève. Cette ONG fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels.
«Nous considérons que la peine demandée par la procureure est extrêmement sévère», a déploré l'un des avocats russes de M. Vinatier, Oleg Bessonov, qui a rappelé que son client avait «avoué pleinement sa culpabilité» en plaidant l'ignorance.
«Cette demande est déraisonnable et illégale», a martelé son autre avocat Alexeï Sinitsine. Les deux avocats ont demandé que leur client soit sanctionné par «une amende». (ats)