Cette menace «plus grave que le Covid» inquiète l'Institut Pasteur
La grippe aviaire s’est propagée en Europe cet automne de manière inhabituellement précoce et rapide. L’Institut Pasteur en France tire la sonnette d’alarme face à une éventuelle mutation du virus, comme l'a déclaré jeudi Marie-Anne Rameix-Welti, directrice du Centre des infections respiratoires, à l’agence Reuters:
Les spécialistes craignent en particulier que le virus s’adapte aux mammifères, notamment à l’être humain, et devienne transmissible d’un individu à l’autre. L’Institut Pasteur a été l’un des premiers laboratoires européens à développer des tests de dépistage du Covid-19.
Un risque de pandémie encore faible
Les humains disposent d’anticorps contre la grippe saisonnière habituelle, mais pas contre la grippe aviaire H5, qui touche aussi bien les oiseaux que les mammifères, selon Marie-Anne Rameix-Welti. Contrairement au Covid, qui affectait surtout les groupes à risque, les virus grippaux peuvent entraîner la mort de personnes en bonne santé.
Le risque d’une pandémie chez l’humain reste toutefois faible, selon Gregorio Torres, responsable du département scientifique de l’Organisation mondiale de la santé animale. Par ailleurs, le monde est aujourd'hui mieux préparé qu’en 2020. Il existe déjà des candidats vaccins et des stocks de médicaments antiviraux susceptibles d’être efficaces contre le virus de la grippe aviaire, précise Marie-Anne Rameix-Welti.
La plus vaste vague jamais documentée
Depuis 2022, la plus grande vague de grippe aviaire jamais enregistrée sévit et s’étend sur plusieurs continents. Elle concerne le virus H5N1 hautement pathogène, donc particulièrement dangereux. Celui-ci infecte principalement les oiseaux, mais a aussi été détecté chez plusieurs mammifères. En Allemagne, environ un 1,5 million d'animaux ont été abattus dans des élevages au cours des dernières semaines après des détections de grippe aviaire.
Le sous-type H5N1 peut théoriquement se transmettre à l’être humain si la dose d’exposition est suffisamment élevée. En Allemagne, aucun cas humain n’a été signalé à ce jour, selon l’Institut Robert Koch (RKI). D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on a recensé près de 1000 cas humains entre 2003 et 2025, dont 48% mortels.
Il y a quelques semaines, une personne est décédée après avoir été infectée par le virus aviaire H5N5, une première mondiale. Jusqu’ici, ce sous-type n'a été observé que chez les animaux. L’homme, originaire des Etats-Unis, souffrait de maladies préexistantes.
Un risque d’infection limité pour les humains
Les infections humaines demeurent rares. Selon l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques, le virus se transmet principalement à l’être humain par contact direct et étroit avec de la volaille infectée ou d’autres animaux malades, comme les bovins.
La transmission survient surtout par inhalation de particules de poussière ou de gouttelettes contaminées, ou par contact avec des sécrétions infectées. A ce jour, rien n’indique une transmission d’humain à humain.
Les personnes n’ayant aucun lien professionnel avec l’agriculture doivent donc éviter tout contact avec les oiseaux sauvages. Le virologue Klaus Stöhr recommande:

