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Syrie

L'armée syrienne lance une contre-offensive près de Hama

Smoke from fighting billows in the edges of the town of Hama, Syria, Tuesday Dec. 3, 2024.(AP Photo/Ghaith Alsayed)
Hama est la quatrième ville de Syrie.Image: AP

L'armée syrienne veut à tout prix récupérer cette ville stratégique

Une contre-offensive a été lancée contre les rebelles près de la grande ville de Hama, point essentiel pour la protection de la capitale Damas.
04.12.2024, 14:39
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L'armée syrienne a lancé mercredi une contre-offensive pour repousser les rebelles menés par des islamistes qui sont arrivés aux abords de la grande ville de Hama. La Russie, l'Iran et la Turquie sont en «contact étroit» pour stabiliser la situation dans ce pays.

Après s'être emparés de dizaines de localités et de la majeure partie d'Alep, la deuxième ville de Syrie, les rebelles sont arrivés mardi, selon une ONG, «aux portes» de Hama. Cette ville est stratégique pour l'armée, car sa protection est essentielle pour celle de la capitale Damas, située à environ 220 kilomètres plus au sud.

Hama, la quatrième ville de Syrie, a été le théâtre d'un massacre perpétré en 1982 par l'armée sous le règne du père du président Bachar al-Assad qui réprimait une insurrection des Frères musulmans. C'est aussi dans cette ville que se sont déroulées certaines des plus grandes manifestations au début du soulèvement prodémocratie de 2011, dont la répression a déclenché la guerre civile.

Des bruits «terrifiants»

Mercredi, de «violents affrontements» opposaient l'armée aux rebelles au nord-est et au nord-ouest de Hama, selon l'agence de presse officielle Sana. «La nuit dernière, les bruits étaient terrifiants et on entendait clairement le bruit des bombardements incessantes», a témoigné un chauffeur de 36 ans.

Les forces du régime, qui n'avaient pas opposé de résistance significative à Alep, ont lancé «après minuit une contre-offensive», sous une couverture aérienne, dans la région de Hama, et ont repoussé les assaillants, a annoncé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Cette ONG a signalé d'importants déplacements de population dans cette région, alors que des dizaines de milliers de civils ont déjà fui les régions plus au nord d'Alep et Idleb.

Contacts diplomatiques

Les combats et les bombardements, qui ont fait 602 morts en une semaine, dont 104 civils, selon l'OSDH, sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie.

Parmi les morts, figurent aussi 299 combattants du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui mène l'offensive rebelle avec des factions alliées, selon cette ONG, et 199 soldats et combattants progouvernementaux.

La Russie et l'Iran, les principaux alliés de Damas, ainsi que la Turquie, un soutien majeur des rebelles, sont en «contact étroit» pour stabiliser la situation en Syrie, a annoncé mercredi la diplomatie russe.

Le pays, meurtri par la guerre civile qui a fait un demi-million de morts, est à présent morcelé en plusieurs zones d'influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances étrangères.

Offensive éclair

Alors qu'un calme relatif se maintenait depuis 2020 dans le nord-ouest après un cessez-le-feu parrainé par Ankara et Moscou, une coalition de rebelles dominée par HTS, l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, a lancé le 27 novembre une offensive éclair dans cette région.

En quelques jours, les rebelles se sont emparés de vastes pans du nord de la Syrie et d'une grande partie d'Alep, qui échappe totalement au contrôle du régime pour la première fois depuis le début de la guerre civile, infligeant un lourd revers aux forces du régime appuyées par des avions syriens et russes.

L'Iran s'est dit prêt mardi à «étudier» tout envoi de troupes en Syrie si ce pays en faisait la demande.

Hôpitaux débordés

A Alep, tenue par des rebelles armés, un étudiant en médecine a raconté mardi que le personnel de l'hôpital était «largement absent, avec des services fonctionnant à la moitié de leur capacité». «Nous tentons de répondre aux urgences, nous économisons le matériel», a-t-il témoigné.

L'ONU a fait état mardi «de nombreuses victimes civiles, dont un grand nombre de femmes et d'enfants» dans des attaques des deux camps et de la destruction d'établissements de santé, d'écoles et de marchés. Les hôpitaux d'Alep, dont moins de huit continuent à fonctionner, sont débordés, a affirmé l'Organisation mondiale de la santé.

Face à l'offensive rebelle, Bachar al-Assad a dénoncé lundi une tentative de «redessiner la carte régionale». Avec l'appui militaire de la Russie, de l'Iran et du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, le régime avait repris en 2015 une grande partie du pays et en 2016 la totalité d'Alep. (jzs/ats)

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