Les Syriens fêtent la chute d'Assad
Feux d'artifice, prières et drapeaux: l'atmosphère était joyeuse dans les rues de Damas, envahies, comme dans d'autres villes, par une foule agitant les couleurs syriennes. Lundi, le président syrien, Ahmad al-Chareh, s'est engagé à faire prévaloir la «coexistence» et la justice dans un discours marquant le premier anniversaire de la chute de Bachar al-Assad, célébré dans les rues par des dizaines de milliers de Syriens.
L'ancien djihadiste a déclaré:
«Un miracle»
La transition en cours dans ce pays multiethnique et multiconfessionnel, qui émerge de 14 ans de guerre civile, a été marquée par de sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite. Des dizaines de milliers de personnes restent aussi portées disparues, leurs proches réclamant justice pour les atrocités commises sous le pouvoir d'Assad.
Dans le même temps, Ahmad al-Chareh a replacé son pays sur la scène internationale, multipliant les visites dans les capitales régionales et internationales. Autrefois dans le collimateur de Washington, il a même été chaleureusement reçu en novembre par le président américain Donald Trump.
Iyad Burghol, un médecin de 44 ans, s'enthousiasme:
Ghaith Tarbin, un travailleur humanitaire de 50 ans, espère que le gouvernement va se concentrer sur les questions intérieures et «donner la priorité à la paix civile».
«La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté», avait plus tôt déclaré Ahmad al-Chareh, 43 ans, après la prière du matin à la mosquée des Omeyyades. En uniforme militaire comme à son entrée dans Damas un an plus tôt, il a salué «les sacrifices et l'héroïsme des combattants» ayant renversé l'ex-président. Aux côtés de plusieurs ministres, il a ensuite assisté à un défilé militaire, survolé par des hélicoptères.
Encore des violences
Dimanche, la Commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie des Nations unies a félicité Damas pour les mesures prises jusqu'à présent, mais déploré que des violences intercommunautaires aient causé de nouveaux déplacements de populations et une polarisation du pays.
Amnesty International a déclaré:
La Banque mondiale estime que la reconstruction pourrait coûter jusqu'à 216 milliards de dollars.
Boycott
Cet anniversaire est «l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes», a souligné le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
Les célébrations sont cependant marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal, pour protester contre un nouveau régime «oppressif». Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques. En réponse à cet appel, des magasins étaient fermés lundi dans la ville côtière de Jableh et ses environs.
L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a de son côté annoncé l'interdiction de rassemblements et d'événements publics lundi «en raison de la situation sécuritaire actuelle». Elle avait accepté en mars d'intégrer ses troupes et ses institutions au pouvoir central dans un délai d'un an, mais les négociations sont actuellement dans l'impasse. (ag/ats)
