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Tinder teste le contrôle des casiers judiciaires

Tinder teste le contrôle des casiers judiciaires

L'application de rencontre a instauré, aux Etats-Unis, un système de contrôle. Comment ça marche et est-ce une bonne idée? Explications en trois points.
10.03.2022, 07:2610.03.2022, 07:45
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Les utilisateurs de l'application de rencontre Tinder, aux Etats-Unis, auront la possibilité de vérifier le casier judiciaire des personnes pour lesquelles ils manifestent un intérêt. Cet outil a pour but de renforcer la sécurité de la plateforme.

Comment cela a-t-il été mis en place?

Cette fonctionnalité de contrôle découle d'un partenariat avec Garbo. Ce site, à but non lucratif, permet de faire des recherches sur des antécédents judiciaires comme les comportements violents ou dangereux et les délits sexuels via des données publiques, dans lequel Match Group, la maison mère de Tinder, a investi l'an dernier, a indiqué la plate-forme.

Comment cela fonctionne-t-il?

Concrètement, les membres américains de Tinder pourront accéder à Garbo depuis l'application, puis y entrer des informations basiques sur leur «match» (prénom et numéro de téléphone). Si plusieurs résultats correspondent, Garbo demandera des informations complémentaires, dont l'âge de la personne. Garbo précise ne pas prendre en compte certains délits comme la possession de drogues ou le vagabondage.

Si des antécédents judiciaires sont avérés, les utilisateurs seront incités à les signaler à Tinder. Des ressources en ligne seront également disponibles.

Au-delà des deux premières requêtes gratuites, chaque recherche sera facturée 2,5 dollars, plus des frais de traitement. L'argent collecté servira à financer les activités de Garbo.

Est-ce que c'est une bonne solution?

«Le meilleur indicateur de violences ou d'abus à venir, ce sont les antécédents révélant ce type de comportement», affirme, dans un communiqué, Kathryn Kosmides, la fondatrice de Garbo.

Sarah Lageson, professeure associée à l'école de justice pénale de l'université Rutgers-Newark, est plus critique. Elle admet que cette fonctionnalité «a le potentiel de dissuader des personnes nuisibles d'utiliser l'application, ce qui pourrait améliorer la sûreté des rencontres en ligne à court terme». Mais:

«d'un autre côté, la plupart des gens qui manifestent un comportement nuisible n'ont pas de casier judiciaire. Se baser sur le système pénal (réd: américain), avec tous les défauts qu'on lui connaît, n'est peut-être pas l'outil le plus utile pour évaluer le risque posé par un étranger.»

L'universitaire souligne le caractère incomplet des informations présentes dans les casiers judiciaires ainsi que leur biais racial.

Le risque principal, estime Nicole Bedera, chercheuse spécialisée sur les violences sexuelles, est de créer un «faux sentiment de sécurité» pour les utilisateurs de Tinder. (jah/ats)

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