«Jusqu’à présent, il n’était possible d’entrer en Corée du Nord qu’en groupe, et non en tant que touriste individuel. De plus, les déplacements étaient strictement encadrés», explique Martin Fritz, journaliste indépendant, à la SRF. Même pour quitter son hôtel, il fallait être accompagné d’un guide.
Mais il sera bientôt possible de voyager dans le pays en tant que touriste individuel. A condition de respecter quelques règles.
La ville de Samjiyon a été spécialement construite pour accueillir les visiteurs étrangers. Dans la station, les touristes peuvent se déplacer librement; mais dès qu’ils en sortent, un guide est obligatoire. Située à seulement quinze kilomètres de la frontière chinoise, la ville offre des activités variées selon les saisons.
Un projet de station balnéaire est également en préparation. La ville côtière de Wonsan devrait bientôt disposer de son propre aéroport pour accueillir les visiteurs étrangers. Toujours selon Martin Fritz, la stratégie de Kim Jong-un est la suivante: ces stations touristiques doivent maintenir les visiteurs dans des espaces dédiés et limiter leurs contacts avec la population nord-coréenne.
Un voyage de trois nuits à Rason, dans le nord-est du pays, avec deux nuits supplémentaires à Pékin et les vols intérieurs inclus, coûte environ 1200 francs suisses par personne.
La demande auprès d'agences spécialisées, comme Koryo Tours, est forte, d’autant plus que les options de réservation restent limitées.
Le dictateur nord-coréen espère générer de nouvelles sources de revenus grâce au tourisme. Selon Martin Fritz, il cherche aussi à donner une image plus «normale» de son pays, en mettant en avant ses paysages, ses infrastructures modernes et sa gastronomie.
La Corée du Nord ne vise cependant pas le tourisme de masse. L’offre reste restreinte, les visiteurs sont contrôlés et les prix sont élevés.
Ces voyages attireraient surtout des touristes russes, selon le journaliste. Les frontières sont déjà ouvertes pour les citoyens de «nations amies», comme la Chine.
En revanche, pour les touristes occidentaux, l’intérêt est limité. Seules les personnes fascinées par la politique ou désireuses de visiter un pays difficile d’accès pourraient être tentées. Certains voyageurs ont également pour objectif de visiter tous les pays du monde, y compris les plus fermés.
Il faut toutefois garder à l’esprit que se rendre en Corée du Nord comporte toujours des risques. En 2016, un étudiant américain accusé d’espionnage est décédé en détention dans des circonstances peu claires.
Les citoyens sud-coréens, quant à eux, n’ont toujours pas le droit d’entrer en Corée du Nord. Certains pays, comme les Etats-Unis, interdisent par ailleurs à leurs ressortissants de s’y rendre.
(kek)
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder