Le vote était ouvert tout au long de ce dimanche, avec 9,7 millions d'électeurs, sur 12 millions d'habitants, convoqués aux urnes.
Les résultats préliminaires sont attendus «au plus tard mercredi», selon l'autorité électorale Isie, mais pourraient être connus plus tôt.
Dans le berceau des soulèvements pro-démocratie du Printemps arabe en 2011, seuls deux candidats – des seconds couteaux, selon les experts – avaient été autorisés à affronter Kais Saied, 66 ans. Il y avait initialement 17 postulants, écartés pour des irrégularités présumées.
L'Isie a annoncé à la mi-journée un taux de participation de 14,2%.
L'affluence «devrait osciller autour de 30%», soit le même niveau que lors du vote référendaire promu en 2022 par Kais Saied pour réviser la Constitution et rétablir un régime ultra-présidentialiste.
Le président sortant affrontait deux concurrents: Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ex-député de la gauche panarabiste, et Ayachi Zammel, 47 ans, un industriel libéral inconnu du grand public. Il n'a pas pu faire campagne car il est emprisonné depuis début septembre et sous le coup de trois condamnations à plus de 14 ans de prison pour des soupçons de faux parrainages.
La sélection même des candidats a été contestée pour le nombre élevé de parrainages exigé, l'emprisonnement de candidats potentiels connus, et l'éviction par l'Isie des rivaux les plus solides du président.
Kais Saied, élu en 2019 avec près de 73% des voix (et 58% de participation), était encore populaire quand ce spécialiste de droit constitutionnel à l'image d'incorruptible s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, promettant l'ordre face à l'instabilité politique.
Trois ans plus tard, beaucoup de Tunisiens lui reprochent d'avoir consacré trop d'énergie à régler ses comptes avec ses opposants, en particulier le parti islamoconservateur Ennahdha, dominant pendant la décennie de démocratie ayant suivi le renversement du dictateur Ben Ali en 2011. (ats)