Joe Biden reconnaît le génocide arménien et provoque la colère en Turquie
C'est une première. Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien. Jusqu'ici, jamais un président des Etats-Unis n'avait qualifié ainsi la mort d'un million et demi d'Arméniens massacrés par l'Empire ottoman en 1915.
Colère de la Turquie
Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant «la politisation par des tiers» de ce débat. Son ministre des Affaires étrangères a renchéri:
De son côté, Joe Biden a déclaré:
«Nous affirmons l'histoire»
Le président démocrate, qui avait promis pendant sa campagne électorale de prendre l'initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc dans une conversation téléphonique. Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer en juin en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles.
Au téléphone avec le chef de l'Etat turc, le locataire de la Maison Blanche a exprimé sa volonté de bâtir une «relation bilatérale constructive», selon le bref compte-rendu américain qui évoque la nécessité d'une «gestion efficace des désaccords».
«Honorer les victimes»
Il s'agit d'«honorer les victimes, pas d'accabler qui que ce soit», a insisté une responsable américaine, sous couvert de l'anonymat. «Nous continuons de considérer la Turquie comme un allié crucial au sein de l'Otan», a-t-elle ajouté.
Sans citer explicitement les Etats-Unis, le président turc avait dès jeudi adressé une mise en garde à peine voilée à Washington.
La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300'000 à 500'000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. (ats/hkr)