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Jusqu'à 17 500 soldats ukrainiens seraient morts dans la guerre

Jusqu'à 17 500 soldats ukrainiens seraient morts dans la guerre
L'Ukraine s'exprime encore moins sur le sujet: le nombre de morts et de blessés.Image: sda

Le nombre de soldats ukrainiens tués est «un grand secret»: ce que l'on sait

Les pertes militaires ukrainiennes sont un secret bien gardé. Fait rare, le ministre de la Défense a évoqué le sujet dans une interview publiée dimanche, mais les estimations occidentales contredisent ses affirmations.
19.04.2023, 06:0305.05.2023, 12:28
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L'intensité des combats en Ukraine n'a pratiquement jamais faibli depuis le début de l'invasion russe, il y a plus d'un an. Ce rythme très élevé, ainsi que la proximité technique entre les deux belligérants, a fait grimper le nombre des pertes de manière vertigineuse. A tel point que le conflit a été qualifié de l'un des meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale, du moins en Europe.

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Dès qu'il est question de formuler des chiffres, les choses deviennent pourtant plus compliquées, notamment pour ce qui concerne les pertes ukrainiennes. Les services secrets occidentaux, américains et britanniques en particulier, diffusent souvent des estimations «fiables» concernant les soldats russes tombés au combat. Les pertes subies par Kiev sont, en revanche, communiquées de manière plus évasive.

L'Ukraine s'exprime encore moins sur le sujet: le nombre de morts et de blessés dans ses forces armées est en effet gardé secret, même vis-à-vis des plus fervents alliés de Kiev, rapporte le Washington Post. Il s'agirait même «du plus grand secret de cette guerre», selon une source militaire française citée dans le Monde.

Le ministre de la Défense ukrainien Oleksiy Reznikov a en partie transgressé cette règle dans une interview accordée dimanche au journal espagnol La Razón. Interrogé au sujet des pertes subies par son armée, il a assuré qu'elles sont «nettement moins nombreuses» que celles de la Russie. Et d'ajouter:

«Je ne peux pas vous donner de chiffres, mais je peux vous assurer que le nombre total est inférieur au nombre de victimes du tremblement de terre en Turquie»
Oleksiy Reznikov, ministre ukrainien de la Défense

Le dernier bilan du tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie début février fait état de plus de 50 000 morts.

50 000, 100 000 ou 120 000?

Dans sa réponse, Oleksiy Reznikov fait explicitement référence au «nombre total» des pertes, terme qui regroupe les morts aussi bien que les blessés. Le «chiffre» avancé par le ministre est volontairement flou, mais en tout cas nettement inférieur aux dernières estimations occidentales.

Fin janvier, le chef d’état-major norvégien Eirik Kristoffersen évoquait des pertes «probablement au-delà des 100 000 morts ou blessés» au sein des troupes de Kiev. Selon des «responsables américains et européens» cités par le Washington Post en mars, ce chiffre atteint les 120 000 unités.

Ces évaluations trouvent une confirmation dans les «Pentagon Leaks», ces prétendus documents confidentiels américains sur la guerre en Ukraine qui ont fuité début avril.

Selon un document portant le titre de «Russie/Ukraine - Evaluation de la viabilité des combats et de l'attrition», l'armée ukrainienne a subi 124 500 à 131 000 pertes totales, rapportait Reuters la semaine passée. Le nombre de morts oscillerait entre 15 500 et 17 500, celui des blessés de 109 000 à 113 500. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées.

Moins que la Russie

Au-delà du chiffre précis, le ministre ukrainien a raison sur un point: les pertes militaires russes sont plus élevées que celles que Kiev a subies depuis le début du conflit. C'est ce que l'on estime généralement au sein des états-majors occidentaux, indique encore le Monde, où l’on rappelle que l’attaque consomme plus d’hommes et de matériels que la défense.

Un coup d'oeil aux mêmes sources utilisées plus haut le confirme. Concernant les Russes, les estimations des renseignements américain, britannique et norvégien oscillent entre 175 000 et 200 000 victimes (morts et blessés). 40 000 à 60 000 militaires auraient été tués.

Du côté des «Pentagon Leaks», on parle de 189 500 à 223 000 victimes russes, dont 35 500 à 43 000 morts et 154 000 à 180 000 blessés.

Du «capital humain à vendre»

Et que dit la Russie? Moscou ne communique pas très souvent sur le sujet, même quand il est question des pertes subies par les adversaires. En novembre 2022, le Kremlin affirmait que 61 207 soldats ukrainiens avaient été tués et que 49 368 avaient été blessés. Plus récemment, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait déclaré que Kiev avait perdu plus de 11 000 hommes au cours du seul mois de février 2023.

Ces déclarations ont été contestées par les observateurs occidentaux. Elles sont généralement considérées comme peu fiables, tout comme le décompte des pertes russes effectué par les autorités ukrainiennes: les deux belligérants sont accusés de gonfler le nombre des victimes de l'adversaire et de minimiser ses propres pertes. «Il faut toujours se méfier des nombres avancés par une partie sur le camp d'en face», résume l'historien militaire Cédric Mas dans un entretien accordé au Figaro.

Oleksiy Reznikov, lui, n'a pas de doutes: dans la même interview publiée par La Razón, il estime que l'Ukraine n'a pas besoin des troupes de l'Otan, que le pays n'aurait d'ailleurs pas demandé. Il assure:

«Nous avons du capital humain à revendre. Je ne changerais rien, car nous avons l'expérience»
Oleksiy Reznikov, ministre ukrainien de la Défense
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