Cela ressemble à une lettre de motivation:
Ces mots sont signés Valeri Zaloujny, ancien chef d’état-major de l’armée ukrainienne et désormais ambassadeur à Londres.
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Son expérience de militaire professionnel aguerri lui permettrait de s’exprimer «avec clarté, urgence et crédibilité», poursuit Zaloujny sur le réseau X. Ainsi, les voix du front seraient également entendues «dans les lieux où les décisions sont prises».
I am often asked how my background in the Armed Forces of Ukraine — having progressed through every level of command, including the role of Commander-in-Chief — informs my current work as Ukraine’s Ambassador to the United Kingdom. The answer lies in an area that is gaining… pic.twitter.com/MSqBT7aNza
— Valerii Zaluzhnyi (@ZaluzhnyiUA) April 2, 2025
L’intervention de l’ancien commandant, limogé en 2024 par le président Volodymyr Zelensky, survient de manière plutôt inattendue — et à un moment politiquement délicat. Si l’on remplace le mot «diplomatie» par «politique», on pourrait y voir une allusion assez claire aux ambitions de Zaloujny pour une future carrière politique.
Il n’est donc pas étonnant que de nombreux observateurs aient vu leur conviction renforcée: à 51 ans, Valeri Zaloujny pourrait bien se lancer dans la course contre Zelensky — et potentiellement le remplacer à la tête de l’Etat ukrainien. Peut-être même plus tôt qu’on ne l’imaginait jusqu’ici.
Un article de l'hebdomadaire londonien The Economist continue de susciter des discussions dans les cercles politiques de Kiev, affirmant que Volodymyr Zelensky prépare secrètement des élections qui pourraient avoir lieu peu après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu. Selon cet article, des tensions politiques autour de Zelensky se font déjà ressentir à Kiev. Ce dernier souhaiterait également capitaliser sur son regain de popularité suite à l'humiliation subie à la Maison-Blanche face à Donald Trump et JD Vance.
Avant l'incident à Washington, on pensait que Zelensky perdrait largement face à son probable concurrent Zaloujny lors d'une nouvelle élection. Cependant, de récents sondages semblent indiquer un renversement de cette dynamique. Selon l'agence de presse ukrainienne RBC, les derniers sondages montrent que «Zelensky a commencé à dépasser Zaloujny» en termes de popularité.
D'après les spéculations de The Economist, si le président en exercice devait convoquer des élections anticipées dès juillet, cela permettrait de prendre de court l’opposition et de limiter ses capacités à faire campagne. En Ukraine, l’ancien président Petro Porochenko affirme en ce sens que Zelensky a, en réalité, lancé sa campagne de réélection dès le mois de février, lorsqu’il a engagé des poursuites judiciaires contre lui et fait geler ses comptes bancaires.
L’organisation d’élections anticipées pourrait également renforcer la position de Zelensky vis-à-vis de Washington. Le président américain Donald Trump a déjà insisté à plusieurs reprises pour qu’il organise des élections en pleine guerre. Ce faisant, Trump a ignoré l’interdiction, inscrite dans la Constitution ukrainienne, de tenir des élections pendant la période de loi martiale.
Le fait que Donald Trump ait critiqué de manière démonstrative — et quelque peu hypocrite — le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, pour avoir remis en question la légitimité de Zelensky en tant que président, peut être interprété comme le signe d’un accord électoral secret déjà conclu entre Kiev et Washington.
Officiellement, aucune des parties ne veut pour l’instant entendre parler d’un quelconque calendrier électoral. Fin février, le Parlement ukrainien a adopté une résolution rendant catégoriquement impossibles des élections avant la fin de la guerre — une position que Volodymyr Zelensky a réaffirmée à la mi-mars lors d’une allocution. Le lendemain, son conseiller Mykhaïlo Podoliak a précisé que cela excluait également des élections organisées pendant un simple cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.
Sergeï Rakhmanine, député ukrainien influent, a déclaré dans une interview accordée à la radio NV que la date de juillet était totalement irréaliste. Selon lui, une préparation électorale digne de ce nom nécessiterait «au moins six mois», et même dans ce cas, «de nombreuses questions et nuances resteraient en suspens».
Interrogé directement sur ses ambitions présidentielles, Valeri Zaloujny a confié lundi dernier à l'agence de presse RBC:
Traduit et adapté par Noëline Flippe