Le président américain n'a pas frontalement attaqué son invité, le chancelier allemand Friedrich Merz, sur la question épineuse de l'excédent commercial allemand, tandis que ce dernier s'est gardé d'exposer trop crûment leurs divergences sur le conflit déclenché par l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.
«Vous savez que nous avons apporté notre soutien à l'Ukraine et que nous cherchons à accroître la pression sur la Russie», a déclaré le chancelier allemand, depuis un mois à la tête de la première économie européenne, sans que Donald Trump ne réponde à cette demande à peine voilée de nouvelles sanctions américaines contre Moscou.
Friedrich Merz a assuré que Donald Trump, très sensible à la flatterie, était «le personnage-clé» pour trouver une issue pacifique. Le républicain a seulement dit avoir demandé à
Vladimir Poutine, avec lequel il a parlé mercredi, de ne pas répondre à la spectaculaire attaque de drones lancée par l'Ukraine le week-end dernier sur plusieurs aérodromes russes, tout en assurant que cette riposte russe ne serait «pas belle à voir».
«J'ai dit (à Vladimir Poutine) : 'Ne le faites pas. Vous ne devriez pas le faire. Vous devriez arrêter'. Mais encore une fois, il y a beaucoup de haine (entre l'Ukraine et la Russie)», a déclaré le président américain, qui a à nouveau semblé renvoyer dos à dos les deux belligérants.
«Notre alliance avec les Etats-Unis a été, est et restera d'une importance capitale pour la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe», avait écrit Friedrich Merz avant son départ pour Washington. Le chancelier allemand doit être soulagé: il n'a pas été piégé comme d'autres dirigeants étrangers, comme son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, puis sud-africain Cyril Ramaphosa, par Donald Trump. Au contraire, il a été reçu jeudi de manière très cordiale, en dépit des différends commerciaux.