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Des Africains sont «interdits de fuir la guerre ukrainienne»

Des Africains «interdits de fuir la guerre ukrainienne»? La polémique fait rage

Dans l'ombre des millions de personnes tentant de fuir l'Ukraine en pleine guerre contre la Russie, des habitants d'origine africaine seraient victimes de discrimination. Une tendance qui révolte quantité d'internautes qui n'accusent pas seulement l'Ukraine, mais également d'autres gouvernements.
28.02.2022, 13:1728.02.2022, 17:27
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C'est un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Alors que les Ukrainiens doivent faire face à la guerre qui les oppose à la Russie, une population non native serait confrontée à un défi supplémentaire. Plusieurs vidéos et témoignages diffusés sur Twitter et Instagram au cours des dernières 48 heures montrent des personnes noires ne semblant pas autorisées à monter à bord des trains afin de fuir le pays. Cela se produirait actuellement dans la région du nord-ouest de l'Ukraine, au cœur de la frontière qui la sépare de la Pologne, a affirmé dimanche TMZ.

Racisme ambulant?

Pour les internautes, cela ne fait aucun doute: ces ressortissants sont victimes de leur couleur de peau. Les habitants d'origine ukrainienne seraient prétendument considérés comme prioritaires, déplorent plusieurs victimes dans les médias internationaux. «C'est si terrible et terrifiant», «les réfugiés devraient tous être autorisés à traverser la frontière pour plus de sécurité», «c'est le racisme à son paroxysme»; dans les commentaires cités par l'Internationl Business Times, cette situation aux allures de ségrégation crée une véritable onde de choc.

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La polémique est telle qu'elle a récemment commencé à percer les sphères des médias plus traditionnels. Dimanche, le journaliste TV de France 24, Tahar Hani, a dénoncé une mise à l’écart, pas uniquement des Africains de la partie subsaharienne du continent, mais qui plus est de la population arabe. «Les Africains et les Maghrébins semblent être discriminés.» Des faits «inadmissibles» pour ce Français qui a affirmé avoir été témoin «du passage frontalier entre l’Ukraine et la Pologne».

Parmi ces groupes «discriminés», des milliers d'étudiants qui rendent l'affaire encore plus sensible. Ils sont principalement d'origines marocaine, égyptienne, irakienne, syrienne et nigérienne, selon les informations de Reuters qui fait partie des premiers médias à avoir signalé les faits le 25 février. Dimanche, le Huffpost et l'Agence France-presse (AFP) ont comptabilisé plus de 10 000 étudiants pris au piège du conflit et actuellement coincés sur le territoire ukrainien. Un constat corroboré samedi par une journaliste de la BBC, Stephanie Hegarty.👇

«Une étudiante en médecine nigériane à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine m'a dit qu'elle attendait depuis sept heures pour traverser. Elle m'a confié que les gardes-frontières arrêtaient les Noirs et les renvoyaient à la fin de la file d'attente en disant qu'ils devaient d'abord laisser passer les "Ukrainiens"»
Stephanie Hegarty, journaliste pour la BBCtwitter

Ambassades accusées d'inaction

Sur Twitter, en marge de ce que beaucoup d'internautes jugent être une «injustice sans précédent», le hashtag #AfricansInUkraine a émergé en soutien à ces populations vouées à elles-mêmes. Mais de nombreux comptes ont profité de cette mention, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, pour dénoncer non seulement ce qu'il se passe dans la région ukrainienne, mais surtout le comportement des pays étrangers ne semblant pas soutenir leurs ressortissants.

Si des pays comme la Tunisie, l'Egypte ou encore le Cameroun mettent en place des numéros d’urgence afin de coordonner l’évacuation de leurs ressortissants vers les pays avoisinants, d'autres gouvernements sont, en revanche, accusés de ne pas aider ces derniers. C'est par exemple le cas de l'Algérie qui compte un millier d’étudiants en Ukraine tout en étant, d'après le Huffpost, liée à la Russie par des accords militaires. Le journal a indiqué que la seule action faite à ce jour par l'Algérie avait été d'appeler ses étudiants «à une extrême prudence et à ne sortir de chez eux qu’en cas d’urgence».

La Russie poursuit son invasion en Ukraine. Pendant que les soldats de Volodymyr Zelensky tentent de se défendre, de nombreux pays occidentaux, comme la Suisse, continuent d'imposer une pression financière sur Vladimir Poutine en réaction. Pour l'heure, plus de 500 000 personnes venues d'Ukraine réfugiées dans plusieurs pays limitrophes ont été comptabilisées depuis le déclenchement de la vaste offensive militaire russe jeudi, a déclaré lundi le haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, Filippo Grandi.

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Un bâtiment en flammes après un bombardement russe, Kiev.
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Une Ukrainienne crie sur un soldat russe
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