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Le chef du groupe Wagner est sur les nerfs

Le chef du groupe Wagner est sur les nerfs

Le patron de Wagner, Yevgeny Prigozhin, assiste régulièrement aux funérailles de ses combattants. Photo prise le 24 décembre 2022 dans un cimetière militaire près de Saint-Pétersbourg.
Le patron de Wagner, Evgueni Prigojine, assiste régulièrement aux funérailles de ses combattants. Photo prise le 24 décembre 2022 dans un cimetière militaire près de Saint-Pétersbourg.AP
Les combats à Bakhmout et Soledar ont fait des ravages dans l'armée privée d'Evgueni Prigojine. Aujourd'hui, les critiques fusent même du côté russe contre l'emploi des grands criminels dans la troupe Wagner.
27.01.2023, 16:4017.05.2023, 16:11
Bojan Stula / ch media
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Evgueni Prigojine ne manque jamais une occasion de vanter la bravoure de ses mercenaires. Mais malgré cela, la redoutable armée privée et son chef, tout aussi brutal, deviennent de plus en plus impopulaires, même au sein de l'opinion publique russe.

Le patron du groupe Wagner avait déjà confirmé sa grande cruauté en qualifiant l'exécution au marteau d'un déserteur du groupe comme étant «un excellent travail de réalisation».

Mais cette fois-ci, le groupe Wagner fait face à des critiques, notamment à cause du retour Alexander Tjutkin, un ancien condamné pour un quadruple meurtre, revenu libre du front ukrainien. Cet épisode a créé une nouvelle vague d'indignation en Russie.

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Prisonniers dans la nature

Selon des rapports russes, Alexander Tjutkin est un homme d'affaires de 66 ans qui avait été condamné en 2021 à 23 ans de camp pénal pour avoir fait exterminer par des tueurs à gages les quatre membres de la famille d'un concurrent.

En juin 2022, le patron de Wagner l'a enrôlé dans sa troupe, bien que l'âge maximal de recrutement soit de 50 ans. En décembre, après avoir rempli son contrat de six mois, Alexander Tjutkin est rentré sain et sauf d'Ukraine, puis s'est enfui en Turquie. Sa fuite a provoqué une vive réaction auprès de la famille de ses victimes et a même interpellé les médias russes comme la chaîne 47News de Saint-Pétersbourg.

La Novaya Gazeta rapporte qu'un autre grand criminel, Anton Ionov, vient d'être libéré grâce aux services de Wagner. Ce gangster devait initialement purger, depuis 2018, une peine de 11 ans de prison pour différents crimes tels que des blessures corporelles graves et le trafic de drogue. Mais suite à son engagement sur le front dans la troupe Wagner, il est à nouveau en liberté.

1 mercenaire pour 3 soldats

Sans surprise, Evgueni Prigojine balaie d'un revers de main toute critique au sujet de son recrutement de grands criminels. Des combattants comme Alexander Tjutkin valent trois ou quatre soldats russes mobilisés, peut-on lire dans une déclaration publiée sur le canal Telegram du groupe Concord, l'entreprise de restauration du patron de Wagner.

Le patron de Wagner qualifie, avec mépris, les membres de l'armée régulière russe de simples «garçons pissenlits». Selon lui, les journalistes qui le harcèlent avec de telles demandes sont des «mauviettes» qui devraient plutôt s'engager dans sa troupe pour combattre en Ukraine. Et il continue de louer les actes d'Alexander Tjutkin, qui aurait tué de ses propres mains sept soldats ukrainiens lors d'une mission de combat.

De telles tirades semblent peu crédibles. Les pertes horribles enregistrées ces derniers temps contribuent, sans aucun doute, à agacer Evgueni Prigojine. En début de semaine, l'organisation non gouvernementale «Rus Sidjaschtschaja» a annoncé que sur les 50 000 mercenaires de Wagner recrutés dans les camps pénitentiaires russes, il n'en restait plus que 10 000 sur le front. Le reste aurait été tué, blessé, ou aurait disparu et déserté.

Si Kurt Pelda, reporter de guerre pour CH-Media, exprime des doutes quant à ce taux d'échec massif, le New York Times a également rapporté cette semaine des pertes énormes. Les reporters américains s'appuient sur l'étude du nombre de tombes dans un cimetière militaire de Wagner au moyen d'images satellites. Le nombre de tombes aurait été multiplié par sept entre début décembre et fin janvier; à cela s'ajoute un nombre élevé de mercenaires Wagner incinérés plutôt qu'enterrés, résume le New York Times.

Critiques du groupe Wagner interdites

Les critiques croissantes à l'encontre de sa troupe de mercenaires ont incité son patron à riposter sur le plan national. Ainsi, il a écrit au parlement russe pour demander d'interdire par la loi toute critique de ses troupes. Grâce à cette adaptation de la loi, il serait désormais interdit d'exprimer une quelconque critique publique à l'égard des combattants volontaires et des anciens détenus.

Selon lui, cette disposition ne devrait pas seulement valoir dans le cadre de «l'opération spéciale» en cours en Ukraine, mais également protéger les mercenaires Wagner qui ont participé à d'autres guerres. Par ailleurs, si la Douma (le parlement russe) approuve le projet de loi, toute référence à des crimes commis par le passé dans la vie civile par les combattants de Wagner sera passible de prison.

Le patron de Wagner justifie sa démarche politique en invoquant la préservation du moral des combattants:

«Le but (des critiques) est de créer un sentiment public négatif contre les groupes les plus efficaces, qui remportent un maximum de succès sur le champ de bataille, et de les affaiblir grâce à une condamnation publique.»

De telles pratiques devraient être «sévèrement» réprimées au profit du renforcement de la société russe contre la menace extérieure.

Le succès de l'initiative législative du chef de Wagner dépendra en fin de compte de Vladimir Poutine et de l'importance que le maître du Kremlin voudra encore accorder au puissant chef des mercenaires. Déjà lors des combats autour de Bakhmout, tout portait à croire que le commandement de l'armée russe avait délibérément saigné à blanc les formations de Wagner. Ceci afin de faire reculer son redoutable rival dans la lutte de pouvoir qui se prépare.

(aargauerzeitung.ch)

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