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Les problèmes des Russes à travers l'histoire des chaussettes

Ukrainian soldiers stand in a trench at a frontline position near Maryinka, Donetsk region, Ukraine, Friday, Dec. 23, 2022.
Des soldats ukrainiens dans une tranchée, près de Maryinka (Donetsk), le vendredi 23 décembre 2022.Image: Keystone

Les problèmes des Russes racontés à travers l'histoire de leurs chaussettes

L'hiver s'annonce rude dans les tranchées ukrainiennes. Malgré des températures glaciales, les soldats russes ne sont munis que de simples bottes en caoutchouc aux pieds et portent de piètres chaussettes. Des conditions qui rappellent celles de la Première Guerre mondiale.
28.12.2022, 18:4228.12.2022, 18:42
Daniel Fuchs / ch media
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Les conditions actuelles de la guerre en Ukraine offre un certain avantage aux Ukrainiens.

En effet, l'hiver a déjà permis, pendant la Première Guerre mondiale, une avance des défenseurs sur les assaillants. A ceci s'ajoute le fait que les soldats russes sont mal équipés, et que leur commandement et leur formation sont insuffisants.

Défaillances matérielles et températures glaciales

Internet regorge de témoignages de recrues russes enrôlées, qui dénoncent l'équipement avec lequel ils sont envoyés au front. Une vidéo dans laquelle une recrue présente l'équipement qu'elle vient de recevoir est devenue virale. Parmi l'attirail, on retrouve des bottes en caoutchouc non doublées, des gants pour enfants et un masque de protection pour le paintball. Il reste, toutefois, difficile de vérifier l'état réel de l'équipement des Russes.

En plus des défaillances matérielles, avec des températures parfois nettement inférieures à zéro, l'hypothermie et les engelures sont devenues un fléau.

«Le pied d'athlète», comme on l'appelle, survient lorsque les pieds restent coincés pendant des jours dans des chaussettes et des chaussures froides et humides. Il donne parfois lieu à des ampoules, voire des infections potentiellement mortelles.

«Le pied des tranchées», en revanche – un phénomène associant ischémie et infection, évoluant rapidement vers une nécrose et une neuropathie sensitive irréversible – était très répandu pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les soldats restaient dans les tranchées pendant des mois et étaient confrontés à l'eau, à la boue et au froid.

Au début de l'hiver par exemple, une vidéo prise par un drone ukrainien s'est retrouvée sur Twitter. On y voit un trou dans le sol et des soldats accroupis. Lorsque l'engin lâche une grenade, une partie des soldats russes est restée immobile, l'autre se traîne péniblement pour se dégager. Le diagnostic est sans appel: les soldats souffrent d'hypothermie, puisqu'ils se réfugient dans le trou à des températures proches de zéro.

D'après certains spécialistes, l'évolution de la guerre joue malgré tout en faveur des Russes. Un collaborateur du ministère de la Défense estonien s'est prononcé à ce sujet dans le journal britannique The Economist:

«Dans le cadre des programmes du Royaume-Uni et de l'Union européenne, environ 30 000 soldats ukrainiens pourraient être formés en 18 mois. Mais la Russie serait en mesure de faire apparaître, comme par magie, cinq fois plus de nouveaux soldats en un rien de temps»

Pour Vladimir Poutine, une mauvaise formation, des lacunes dans le commandement et un matériel inadapté n'ont que peu d'importance, tant que de nouveaux hommes peuvent être envoyés sur le front.

D'un autre côté, ce mode opératoire montre à quel point l'Ukraine, malgré le soutien de l'Occident et sa détermination au combat, aurait du mal à affronter un tel adversaire sur le long terme.

Les pieds dans des chiffons

Jusqu'en 2013, les soldats russes n'avaient pas de chaussettes. A la place, ils enveloppaient leurs pieds dans les «Poryanki» rectangulaires avant d'enfiler leurs bottes. Les Français les appelaient «chaussettes russes», ce qui s'explique par le fait que l'armée russe était la dernière au monde à utiliser des chiffons.

A l'époque d'ailleurs, les divisionnaires russes enseignaient à leurs recrues comment enrouler correctement les chiffons autour des pieds. Si elles n'étaient pas appliquées correctement, elles risquaient de provoquer des ampoules et, dans le pire des cas, des engelures. Le simple fait de traverser la caserne pouvait déjà être une torture.

D'ailleurs, lorsque le ministre de la Défense Sergeï Choïgou a annoncé le passage aux chaussettes, de nombreux soldats se sont indignés. La plupart vantaient les mérites des chiffons: meilleure hygiène et meilleure capacité de réchauffement par rapport aux chaussettes.

Une question peut donc se poser: si aujourd'hui, les soldats russes savaient encore utiliser les chiffrons, sauraient-ils mieux se protéger de l'hypothermie? Dans tous les cas, Vladimir Poutine dispose encore de beaucoup d'hommes à envoyer sur le front. (aargauerzeitung.ch)

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