Natalia Golovanyk serait probablement restée un peu plus longtemps dans son village situé dans l'est de l'Ukraine, malgré l'avancée des troupes russes, si les autorités ukrainiennes n'avaient pas décrété l'évacuation des enfants.
Pas d'autre choix pour cette femme de 30 ans que de rassembler quelques affaires à la hâte et d'emmener ses sept enfants, tous âgés de moins de 13 ans, loin des combats.
Dans son village, il y avait déjà «beaucoup de bruit, ce qui est très effrayant pour les enfants», raconte Natalia. Dans un centre pour les déplacés, dans la région de Dnipropetrovsk, elle nous confie:
Et elle se désole:
En février 2022, chars et soldats russes ont envahi l'Ukraine. Mais les troupes de Moscou ne sont pas parvenues à s'emparer de Kiev dans cette offensive à grande échelle et ont dû reculer, un revers pour le Kremlin. Trois ans plus tard, les combats font toujours rage sur le front, dans l'est de l'Ukraine dont 20% du territoire est occupé.
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Ces dernières semaines, les forces russes grignotent du terrain, au moment où les négociations entre Kiev et Moscou, initiées par l'administration du président américain Donald Trump, sont dans l'impasse.
Les combats se rapprochent désormais de la maison de Natalia Golovanyk, à Slovianka, dans la région industrielle de Dnipropetrovsk, où les forces russes menacent de mettre le pied pour la première fois. Natalia, elle, espère se réfugier avec sa famille dans l'ouest de l'Ukraine, trouver une maison, un travail et inscrire ses enfants à l'école.
«Chaque évacuation est improvisée», explique Oleksiï Prima, le coordinateur régional de la mission humanitaire Proliska, en charge de ces opérations. Agé de 29 ans, il raconte:
Les ordres d'évacuation de Dnipropetrovsk, émis ces derniers mois, rappellent un bilan douloureux aux Ukrainiens: les autorités estiment qu'au moins 634 enfants ont été tués, et 1987 blessés, depuis le début de l'invasion russe. Comme la plupart des bilans officiels de victimes civiles de la guerre, il est sans doute largement sous-estimé.
«Nous ne voulons vraiment pas partir, mais il le faut. Nous devons le faire pour les enfants», résume Nadia Gavrylova, mère de quatre enfants, devant chez elle à Mejova, près de la frontière est de la région de Dnipropetrovsk, dont les forces russes se rapprochent.
Face aux combats, rester n'était pas une option. Elle explique: