Le pape François préparerait une réforme explosive
En ce moment, derrière les hauts murs du Vatican, les rumeurs vont bon train. Les dernières en date? Des spéculations qui rapportent la volonté du pape François de rompre avec d'anciennes règles. On ne parle pas là de liturgie, mais de la procédure même de l'élection du pape, alors que ce dernier est toujours soigné pour une pneumonie à l'hôpital Gemelli de Rome.
De véritables révolutions
Comme le rapporte le journal italien Il Messaggero, d'éminents cardinaux craignent que le pape François n'impose deux changements décisifs:
- Un changement de la majorité requise: le nouveau pape est actuellement élu par le conclave à la majorité des deux tiers. Avec 137 cardinaux électeurs, il faut au moins 91 voix pour élire le Saint père. François aimerait changer cela en faveur de la majorité absolue, soit 69 voix requises pour élire un candidat.
- La composition des congrégations générales: seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent prendre part à l'élection du pape. Mais cette règle ne s'applique pas aux réunions des cardinaux qui précèdent le conclave. Ces congrégations générales ont lieu tous les jours, dès le premier jour de vacance du siège pontifical, et jusqu'à l'entrée en réunion du conclave. Les cardinaux les plus âgés exercent déjà leur influence considérable avant même que le conclave ne se tienne. Selon les rumeurs, François souhaiterait également déjà exclure des congrégations générales les cardinaux qui ne votent pas pour le pape.
Des changements plausibles pour un expert du Vatican
Ces deux possibles modifications sont interprétées à Rome comme une attaque contre les forces conservatrices du Vatican. Le Messaggero cite un cardinal de longue date, resté anonyme:
Mais qu'en est-il de ces rumeurs? Andreas Englisch, expert du Vatican, les considère comme plausibles. Il déclare à t-online:
Dans le cours de l'histoire, il est souvent arrivé que deux camps s'affrontent en conclave, et qu'aucun des candidats respectifs n'obtienne la majorité. «Il en résultait alors souvent un choix issu d'un compromis. François veut à tout prix éviter cela», poursuit le spécialiste. Son but? Eviter un blocage dû à une minorité.
Il n'est pas question de démissionner
Andreas Englisch estime également que le deuxième point est tout à fait compréhensible.
Il est en effet considéré depuis longtemps qu'à l'époque, il était déjà le plus grand concurrent de son prédécesseur, Benoît XVI.
Toutefois, le spécialiste du Vatican et correspondant de longue date ne croit pas que François concentre tous ses efforts sur une telle réforme.
Selon Andreas Englisch, le pape ne penserait surtout pas à démissionner.
Traduit de l'allemand par Joel Espi

